The Hurt Locker / Démineurs

Retour de Kathryn Bigelow au premier plan, après les eaux profondes (ou non, Point Break) et un court métrage Pirelli : direction l’Irak. L’une des rares femmes habitués aux blockbusters change de registre et signe tout simplement l’un des meilleurs films de guerre de ces dernières années. Réalisme en plus.

On part donc sur les traces d’un groupe de démineurs de l’armée américaine en Irak, entre les missions périlleuses et le danger environnant. Danger que l’on peut sentir partout, tout comme ses soldats en première ligne face à des tonnes de bombes éparpillées aux quatre coins du pays, élaborées avec les moyens du bord mais terriblement dévastatrices. Si la première partie donne la part belle à la tension des désamorçages, on passe rapidement à une étude de la vie de GIes dans ce coin du globe. Embûche, lutte contre des groupuscules pour le moins anonyme, horreurs de la guerre.. Sans oublier la vie au pays, et le décalage du retour. Bref, des hommes pris dans quelque chose qui les dépasse, et où ils peuvent quelquefois se surpasser. Ou au moins faire ce pourquoi ils sont entraînés. Un brillant portrait de quelques uns de ces soldats, assez fous pour affronter directement le danger, mais finalement impuissants devant certaines situations dramatiques. Comme cette fouille d’un bâtiment en profondeur qui aboutira par la mort de leur colonel.. tué d’une bombe placée à l’extérieur. Ironie du sort..

Et pourtant la réalisatrice ne prend pas vraiment un parti pris 100% américain, mais dresse le portrait de soldats entraînés pour des situations extrêmes, et la difficulté de rester dans un milieu hostile et loin de chez soi pendant des mois. Ce qui provoque peut être plus de tracas au pays qu’en occupation.. Devant l’affiche, un jeune mais pas si inconnu ; Jeremy Renner. Et côté guest, on s’amusera presque de croiser Guy Pearce, Ralph Fiennes, David Morse ou Evangeline Lilly qui passent dire bonjour.

Une brillante reconstitution de l’ambiance post-guerre, avec ce qu’il faut de tensions et de plongée en enfer pour nous faire tenir sur toute la durée.. Quelquefois il est inutile d’avoir des stars devant la caméra pour avoir un bon film américain!