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Etude sur le bio dans les villes moyennes

Par Macantinebio

La Fédération des Maires des Villes Moyenne a commandité une étude pour confronter ses membres aux exigences du Grenelle de l’Environnement qui prévoit l’introduction de 20% de produits bio dans les cantines d’ici 2012.

Les objectifs de l’étude sont les suivants:

la FMVM a souhaité interroger les villes moyennes et leurs intercommunalités sur la faisabilité de cet objectif, et au delà, évaluer les éventuelles difficultés rencontrées par les villes moyennes et leurs points de vue sur les futurs enjeux pour la restauration scolaire.

Cette étude a été conduite avec (par?) Sodexo, entreprise de restauration collective.  Or on apprend dans le rapport que 55% des communes qui ont répondu à l’enquête gèrent leur cantine en direct.

Les conclusions de cette étude ont fait l’objet d’un rapport publié en septembre 2009 et certaines d’entre elles ont attiré notre attention.

Prix de revient du repas

En moyenne le prix de revient du repas est de 6,5€ (dont 36% seulement reste à la charge des familles) et il se décompose comme suit: 32% pour l’achat des denrées alimentaires, 50% pour les frais de personnels et 18% pour les frais divers. Nous retiendrons ici que les denrées alimentaires ne représentent qu’un tiers du coût total du repas. Nous y reviendrons plus tard.

Origine des produits servis dans les cantines

58% des denrées servies sont d’origine nationale (42%) ou internationale (16%). Seul 20% des produits achetées sont d’origine départementales. On peut constater que l’origine des denrées n’était pas une préoccupation des communes jusqu’à présent. Cela change semble-t-il quand on aborde la question du bio ou soudainement la proximité de l’approvisionnement devient prioritaire.

Les Pertes alimentaires

Les villes sont très sensibles au “gâchis” généré par les cantines (essentiellement les légumes): entre 10% et 30% des aliments. Notons ici quelques pistes explorées par certaines communes pour diminuer ces déchets.

Environ un quart des villes tentent de réduire les quantités (notamment sur les viandes) pour diminuer les pertes et les adapter au mieux à la consommation réelle des enfants.

Certaines villes disent récupérer les fruits ou le pain non consommés, en respectant les normes d’hygiène, pour les reservir au goûter et ainsi limiter le gâchis

Il est notable de constater que certaines villes osent transgresser les recommandations du GEMRCN (qui contrairement à ce que prétend l’étude ne s’imposent pas légalement aux communes). En effet pourquoi à tout prix charger les plateaux des enfants si l’on sait que de toute façon les denrées ne seront pas consommées. Mieux vaudrait servir moins mais mieux et s’assurer que ce que l’on sert aux enfants sera effectivement consommé.

Le Bio à la cantine

8% des communes interrogées servent plus de 20% de produits bio et 22% n’en servent pas du tout.

Ce sont les fruits, les légumes et le pain qui sont les plus servis en bio. Les villes sont très majoritairement en faveur du bio et 25% d’entre elles  estiment que l’objectif de 20% de produits bio à l’horizon 2012 est atteignable.

Les villes favorables au bio mettent en avant l’aspect éducatif (devant les aspects nutritionnels ou sanitaires) quand elles introduisent le bio dans les cantines.

Comment compenser le surcoût lié au bio?

L’étude met (évidemment) en avant le surcoût (variable de 10% à 45%) du bio. Arrêtons-nous un instant sur ces chiffres. Tout d’abord le surcoût porte uniquement sur le prix des denrées bio.  Or nous l’avons vu plus haut les denrées ne représentent qu’un tiers du coût du repas. De plus les denrées bio ne représentent que 20% (dans le meilleur des cas) des denrées utilisées dans les menus.

Admettons un surcoût de 30% des denrées bio: cela équivaut à une hausse 6% du coût global des denrées (30% sur 20% de produits bio). Les denrées représentant 32% du coût global du repas, le surcoût des denrées bio ramené au prix du repas est de 2%. L a question du surcoût du bio est donc bien politique et dépend de la façon dont on  présente les choses.

Introduire le bio dans les menus remet en cause les circuits habituels d’approvisionnement que ce soit pour les SRC (sociétés de restauration collective) ou les communes qui gèrent en direct. Donc toutes les raisons sont bonnes pour freiner son introduction. L’argument financier agité devant les parents d’élèves et les contribuables est donc dans ce cas bien pratique. Heureusement l’exemple de Saint Etienne nous montre qu’avec une volonté politique forte les contraintes financières et d’approvisionnement sont balayées.

A télécharger:

Restauration scolaire et villes moyennes – Résultats de l’enquête menée par la FMVM en juin et juillet 2009


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