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Nicolas Sarkozy et la fin de l’Histoire

Publié le 23 septembre 2009 par Dangelsteph

Un sociologue et politologue américain du nom de Francis Fukuyama avait annoncé la fin de l’Histoire. Plus d’histoires, donc plus d’Histoire.

C’était dans les années 1990, et son propos visait la fin des clivages mondiaux du fait de l’effondrement de l’idéologie soviétique. Plus de clivages, puisque la même idéologie, à quelques variantes près, était dorénavant en vigueur partout et pour tous.

Près de 20 ans plus tard, l’Histoire existe toujours, mais l’appel à la fin des clivages, quels qu’ils soient, de Nicolas Sarkozy ne présage-t-elle pas d’une véritable fin, cette fois-ci ?


Dès son arrivée au pouvoir et même avant, Nicolas Sarkozy a commencé par appeler à la fin des clivages politiques : Droite / Gauche, tout cela n’avait plus aucun sens, nous a-t-on expliqué. Dans la foulée, des ministres issus de la Gauche, justement, ont rejoint le gouvernement, pour que le concept devienne réalité. Un parti, même, la Gauche moderne, a été créé, pour donner de la structure à une pratique, un autre, le Nouveau Centre, pour border l’autre côté.

Les clivages, les rebondissements, les oppositions, c’est ce qui fait traditionnellement la différence entre une suite de faits, banale et sans ressort, et un enchaînement d’événements, avec, donc, ces clivages qui sont le ressort des histoires et par extension de l’Histoire.

Voilà pour le politique : plus d’histoires donc plus d’Histoire ?

Sur le versant social, on nous explique également que les clivages et la première de ses manifestations, la grève, sont passés de mode. Ici aussi : plus d’histoires, donc plus d’Histoire ?

Sur la scène européenne, Nicolas Sarkozy s’est opposé à certains de ses homologues, en appelant à des décisions fortes sur le front de la lutte contre la crise. Ah, voilà des clivages ? Pas vraiment : il s’agissait davantage pour le président Sarkozy d’appeler les dirigeants des principaux pays à rejoindre son point de vue. Pas de clivage donc, mais un appel au ralliement.

Comment ? Un utilisateur chevronné du storytelling, l’art de raconter des histoires, saborderait son outil phare ? Ce serait possible : pour Henri IV, Paris valait bien une messe. Mais c’est peu probable.

De quoi s’agit-il alors ? Peut-être de quelque chose de beaucoup plus subtil et de très simple : la contrôle. Traditionnellement, dans une histoire on contrôle l’action, les rebondissements sont imprévus parce qu’on les subit, sauf si on est le scénariste : et là, on ne laisse à l’auditeur qu’une seule participation possible, le commentaire de ce qui se déroule devant ses yeux.

Si c’était le cas, serait-ce un mal ?
D'autres posts sur le storytelling sarkozyen : Nicolas Sarkozy : pouvoir ou puissance ? et La meilleure et la pire histoire de Nicolas Sarkozy


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