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J'aime la liberté. L'aimez-vous ?, par Maxime Zjelinski

Publié le 23 septembre 2009 par Roman Bernard
Je reproduis ci-dessous un commentaire de Maxime Zjelinski. Il répondait à « Tazman80 » au sujet de l'agrément accordé par le ministère de l'Éducation nationale à l'association SOS Homophobie, désormais reconnue comme association complémentaire de l’enseignement public. Ce qui lui permettra de faire des interventions en milieu scolaire.
[V]ous allez trouver ça dingue, incroyable, que dis-je, abracadabrantesque, mais il ne suffit pas d'avoir une mauvaise opinion de telle ou telle catégorie de gens pour que cela se traduise par des brimades ou des agressions. Faut-il être libéral pour comprendre que l'idée est une chose, mais que l'individu en est une autre ? Faut-il être libéral pour comprendre que l'idée que l'individu se fait du monde ne lui donne pas le droit de porter atteinte, d'une manière ou d'une autre, à la dignité d'autrui ? C'est quelque chose que vous n'avez pas l'air de comprendre.
Il est vrai que de nos jours, la franchise passe pour la plus grande et la plus belle des vertus, alors on se fait un devoir de dire tout haut ce que l'on pense tout bas, sans égard pour ses interlocuteurs, et cela avec la certitude de s'approcher chaque fois un peu plus de la justice. Ne voit-on pas que cette exigence de transparence est la porte ouverte à toutes les « rééducations » ?
Je n'ai, pour ma part, pas besoin de trouver normale ou naturelle l'homosexualité pour témoigner à un homosexuel le même respect qu'au plus proche de mes parents. La majorité de ceux pour qui l'homosexualité est « anormale » ne le font pas sentir aux personnes homosexuelles, et c'est le maximum que vous obtiendrez, c'est ce dont vous devrez vous contenter aussi longtemps qu'on n'aura pas tout à fait oublié que l'individu est libre de ne pas aimer ceux à qui il sert la main.
Ce hiatus entre la pensée et l'acte, ça s'appelle le respect. C'est la capacité de se rappeler, dans le tourbillon des pensées, des affects, des convictions et des idées, que la personne en face a une âme, qu'elle existe, qu'elle a une histoire, qu'elle a « ses raisons », qu'elle est libre et qu'il faut la laisser faire son chemin.
Vous voulez inscrire dans la chair de l'individu ce qui, selon ma définition qui me paraît de loin la plus raisonnable, devrait rester inscrit dans son cœur. Vous voudriez que le respect envers les homosexuels procède d'une bonne vision de l'homosexualité, et non du respect d'autrui.
En travestissant cette notion de respect, ceux d'entre les homosexuels qui soutiennent l'initiative de SOS Homophobie se tirent une balle dans le pied, car l'homosexualité ne sera jamais tout à fait normale aux yeux du grand nombre, et si c'est à cette condition que les homosexuels espèrent se faire respecter, ils risquent d'être déçus. Pour cette raison je pense qu'ils devraient plutôt miser sur la conception libérale que je viens d'exposer : « Peu importe ce que tu penses des gens comme moi, je suis une personne comme toi, et tu n'as pas à me dire comment mener ma barque ».
J'aime la liberté. L'aimez-vous ?

Maxime Zjelinski
Criticus, le blog politique de Roman Bernard.
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