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Jarhead - la fin de l'innocence

Par Alex The Ghit

jarheadFilm américain réalisé par Sam Mendes et sorti en 2006. 

« Jarhead », c’est le surnom que se donnent les marines américains à cause de la coupe de cheveux règlementaire du bon soldat US. Ça fait ressembler leur tête à une jarre, ce qui est parfait étant donné qu’elle doit être le plus vide possible...

Jarhead est un film inspiré du roman autobiographique d'Anthony Swofford, un jeune homme qui n’avait pas d’autre choix, à la sortie du lycée, que de s’engager dans l’armée. Il va vite être sélectionné pour devenir un sniper, corps d’élite des marines. Le film commence comme Full Metal Jacket, et on voit Swofford être formé dans un camp à coup d’insultes et d'humiliations. Ce qui n'est pas du goût de notre apprenti G.I., qui tente d’y échapper en se faisant passer pour malade. C'est alors qu’on lui propose de devenir un tireur d'élite.

Quelle est la motivation première d’un sniper ? Tuer, tout simplement. On lui apprend donc à devenir une véritable machine à tuer, à ne pas avoir d’état d’âme, à désirer ça plus que tout au monde. Et puis la guerre d’Irak première du nom débute. Commence alors pour Swofford une longue, une interminable attente pour mettre en pratique ce pour quoi on l’a formé.

Jarhead est donc un film antimilitariste, et ce sur plusieurs fronts. Il dénonce d’un côté la déshumanisation de la guerre, parfaitement illustrée par ces G.I. qui errent dans le désert à la recherche d’hypothétiques ennemis, et qui ne finissent que par trouver les cadavres carbonisés de civils qui cherchaient à fuir. On y voit aussi chacun de ces jeunes soldats coupés progressivement de tout ce qui les reliaient à la vie civile. Leurs petites amies ou femmes finissent toujours par les quitter, leurs parents par moins leur écrire, leurs amis par les oublier. On y parle enfin de l’absurdité de la formation militaire, qui voit des jeunes entraînés à tuer, puis envoyés en territoire étranger, où la seule chose qui les fait tenir c’est la promesse toujours repoussée de pouvoir enfin tuer un ennemi. À l’issue de la guerre, n’ayant pas eu l’occasion de mettre leur formation en pratique, ils sont tout simplement… renvoyés chez eux.

Parfaites machines à tuer, frustrés de ne jamais en avoir eu l’occasion, sans plus aucune attache avec qui que ce soit, ils sont libres comme l’air dans les rues des villes américaines. On ne s’étonnera donc pas de certains incidents qui ont eu lieu aux US…

Bref, Jarhead est très bien interprété, et est une bonne approche moderne de ce qui avait été illustré dans Full Metal Jacket. Là où le film de Kubrick montre de jeunes gens dépassés par la barbarie de la guerre du Vietnam, le film de Sam Mendes montre des jeunes gens complètement frustrés par une guerre où ils sont complètement inutiles…


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