(Almost) Five ways of disappearing

Ta présence indicible m’effleure à l’improviste. Un frisson fugace dérègle le compas de mes journées. Pris d’affolement, mes doutes gémissent. Tu me restes fidèle, même dans cette mort peu convaincante. Je suis un loup pour moi-même et tu tentes de m’apprivoiser. Les progrès ne sont pas rapides, je sais. Tu me promènes sur cette route parallèle à la mienne, interminable, courbe étourdissante. Au bout, une caresse tendre.
Quand tu le peux, tu me tiens compagnie. Boussole au creux de main, tu me murmures les directions que j'ai oubliées. Au fil du temps, je deviens adepte de tes mots décisifs. Je suis ta bête. Dans ta chute infinie et clandestine, tu dessines des arabesques sur mes demis-jours. Et soudain toutes mes espérances convergent vers toi.
La fraîcheur de mon âme est surprenante ce matin. C’est comme si j’entamais cette journée par dessus la jambe. Cette incongruité dans mon comportement réclame toute mon attention. En principe, j’ai le désarroi constant, la mélancolie persuasive. Le masque affligé serait-il en train de tomber, éphémère ? Je dois mettre de l’ordre dans mes pensées, analyser avec soin le recoupement de toutes ces émotions contradictoires. La cambrure de mon existence depuis ton départ serait-elle en train de se redresser ? Ma vie est-elle en train de cesser de graviter autour de toi ?
Avec une régularité chaotique tu fixes les règles. Par principe je ronchonne. Ton silence immuable pourrait paraître péremptoire. Mais tu es juste plus rusée que moi. Tu m’assailles d’instants fugitifs. J’encaisse. Je me défends. Je creuse une tranchée autour de ton absence. A main levée, sans diagramme. Et j’attends que l’ennemi m’écartèle à mon tour.