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Année de césure : témoignage de Marie Guillaume, élève ingénieur de l'ENSIL

Publié le 24 septembre 2009 par Cdefi

La possibilité de faire une année de césure dans ton école d'ingénieur a-t-elle conforté ton choix ?

L'idée de faire une année de césure, m'est venue quelques mois après mon entrée à l'ENSIL, et non en classe préparatoire. J'ai découvert cette opportunité grâce à deux élèves de la promotion antérieure qui inauguraient cette possibilité à l'ENSIL. Le choix d'intégrer cette école d'ingénieur n'a donc nullement était fait en fonction de la possibilité qui m'était offerte de pouvoir faire une année de césure.

A mon passage en deuxième année, j'ai donc informé mes professeurs et mes amis de promotion de mon choix de réaliser une année de césure à la fin de ma deuxième année d'école d'ingénieur.

Pourquoi avoir décidé de faire une année de césure ?

La nécessité de prendre une année pour réfléchir à mon futur, mon orientation et puis le désir de travailler dans le développement et plus particulièrement en Afrique. Pays que je connais bien et dans lequel j'ai effectué mon stage de première année dans l'Association Chlorophylle de Panazol (Haute Vienne) au Niger durant un mois et demi.

Malgré mon enthousiasme pour ce pays, la question restait de savoir si j'étais capable de rester et de travailler pendant une longue durée en Afrique avant de m'engager dans une année de césure...

Celle-ci constituée une bonne occasion pour connaitre ma réelle volonté et mes capacités, en découpant mon année de césure en deux périodes : en Afrique et aux Pays Bas cela me donnait également l'opportunité de connaitre un autre secteur et de me perfectionner en anglais.


Les élèves ingénieurs utilisent ils couramment l'année de césure ?

Les deux élèves de la promotion antérieure et moi-même avons été pionnières dans la réalisation d'année de césure à l'ENSIL.

Du fait d'être seule, j'ai beaucoup hésité surtout pour l'intégration en troisième année avec une nouvelle promotion. En échange, j'ai vécu des expériences très enrichissantes et je suis aujourd'hui convaincue du domaine dans lequel je veux travailler : le développement sans hésiter !

Pourquoi avoir choisit le Burkina Faso et les Pays Bas pour ton année de césure ?

Le stage en Afrique a été le plus difficile a trouver, j'ai mis beaucoup de temps mais au final je suis partie dans le cadre de la Coopération décentralisée entre la Région Limousin et la Province de l'Oubritenga au Burkina Faso.

J'avais déjà eu l'occasion de travailler avec cette coopération en tant que membre d'Ingénieurs Sans Frontière et nous étions partis avec Antoine (autre membre avec qui j'étais co-présidente) pour une mission d'expertise en hydraulique au Burkina.

Cela constituait pour moi une continuité dans mes activités et cela m'a donné l'occasion de poursuivre le projet en troisième année.

Quant aux Pays Bas, c'était pour moi l'occasion de parler anglais et j'avais déjà eu de très bon échos du stage en laboratoire de recherche que j'allais effectuer étant donné que des amis y étaient allés pour leur stage de deuxième année.

Qu'as-tu fait concrètement pendant ton année de césure ?

Pendant cette année, j'ai principalement réalisé une étude pendant 5 mois et demi au Burkina Faso sur le programme Eau et Assainissement du partenariat Limousin/Oubritenga. J'ai aussi travaillé sur le volet formation et sensibilisation des acteurs locaux et des populations sur les questions d'eau et d'assainissement, et également sur une exposition sur l'eau et l'assainissement au Burkina qui va être réalisée par ISF Limoges.  

Quel bilan portes-tu sur cette année ? positif ou négatif ?

Un bilan plus que positif ! C'est sûr ça n'a pas été tous les jours faciles, mais au final je suis très contente. Je ne regrette absolument pas, cela a vraiment répondu à toutes mes attentes. Je sais maintenant ce que je veux faire : travailler dans le développement et si possible en Afrique de l'Ouest, ou plus généralement en Afrique. Mon anglais s'est quand même amélioré !

A ton avis qu'est ce que cela t'a apporté dans ta formation d'ingénieur ?

Grâce à une année de césure on peut vraiment acquérir de l'expérience et savoir ce que l'on veut faire. On peut aussi d'une certaine façon se spécialiser grâce à un stage de 6 mois ou plus, sans pour autant que ce soit définitif car il reste encore le stage de fin d'étude. Cela permet donc de ne pas être définitif.

Je pense aussi que cela permet de s'ouvrir l'esprit et d'apporter de la culture. Je prends mon exemple : je ne veux pas travailler dans la recherche mais mon stage aux Pays Bas m'a permis de connaître d'autres techniques dans le domaine du traitement de l'eau destinée à être potable et celui des eaux usées.

Conseillerais-tu à d'autres personnes de vivre la même expérience ?Que dirais tu à un nouvel élève ingénieur pour le motiver ?

Je conseillerai vivement à toutes les personnes qui le peuvent d'en faire une, si bien sûr elles se sentent capables de reprendre les cours pour un an et de repousser l'échéance du diplôme dun an.

Cela permet vraiment d'acquérir de l'expérience, de la culture, et d'aider à faire des choix pour son orientation professionnelle.

Il ne faut pas hésiter à sauter le pas, même si on va vers l'inconnu mais n'est-ce pas non plus ce qui est excitant et angoissant à la fois ? Ma peur de finir l'école, de réellement entrer dans le monde professionnelle, et bien je crois qu'elle a beaucoup diminué !

N'est ce pas trop dur de reprendre un rythme scolaire après ?

Je vais voir cela septembre ! Il ne reste plus que 6 mois de cours et ensuite 6 mois de stage. Le plus dur sera peut-être de se retrouver au milieu d'un groupe qui se connaît depuis deux ans déjà, mais à côté des aspects positifs de cette année, il suffit de se rappeler ce qu'on a vécu et de ce qu'on aurait manqué.


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