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Bayrou, l'exutoire à frustration

Publié le 26 septembre 2009 par Nemo
Bayrou, l'exutoire à frustration
Nemoauditur: C'est drôle certains militants au MoDem lui reprochent exactement l'inverse... de ne pas penser assez à la stratégie (Grid, Promoteurs et compagnie...)

Nemoauditur: C'est vrai qu'il y a un énorme gap idéologique entre démocrates chrétiens et démocrates...tout court... -
Voilà jusqu'où va le conditionnement politicien. Bayrou, l'exutoire à frustrationOui car il ne s'agit nullement de positionnement idéologique. On reproche à François Bayrou d'accepter de dialoguer avec tout le monde, gauche y compris. (Rappelons que l'Offre Publique de Dialogue n'est pas uniquement destinée à nos amis de gauche, loin s'en faut). Je ne vois rien qui ne soit diamétralement opposé à son discours de 2007 dont l'un des piliers était justement le rassemblement par-delà les clivages.
Ensuite, dire qu'il a renoncé à son héritage démocrate chrétien, c'est présupposer:
1. Que les idées qu'il défend aujourd'hui vont à l'encontre de cet héritage (je demande à ce qu'on me le démontre)
2. Que le simple fait d'être prêt à dialoguer avec tout le monde, c'est déjà renoncer à cet héritage.
C'est justement contre cela que les démocrates se battent aujourd'hui.
Le clivage droite-gauche français n'est qu'une opposition de partis avant d'être une opposition d'idées. Y a-t-il véritablement une cohérence entre la politique menée par Nicolas Sarkozy aujourd'hui et celle de Jacques Chirac? Depuis longtemps, on emprunte à gauche et à droite. Depuis Giscard en 1974. Sauf que tactiquement, les uns se sont arrogé le prétendu monopole de certaines idées, ce qui ne sert personne sauf notre cher duopole monolithique.
Le Mouvement Démocrate souhaite rendre à la politique ses lettres de noblesse en mettant en exergue le clivage idéologique réel.
Pour moi, il y a d'un côté, ceux qui sont pour la politique antirépublicaine, celle des "inégalités croissantes", de la monarchie élective, de l'atlantisme. De l'autre, il y a ceux qui rêvent d'humanisme, d'égalité, de solidarité, de responsabilité individuelle, de fin des castes politiques.
Parmi ceux-là, certains ne seront pas d'accord sur les méthodes pour y parvenir.
Je pense notamment à ceux qui rejettent définitivement le libéralisme et qui ne l'assimilent qu'à un vague laisser-faire absolu.
Je crois qu'il y a tout de même une grande majorité de Français qui se retrouveront dans le projet démocrate, que ce soit le PS, Europe-Ecologie, le Mouvement Démocrate ou même les Villepinistes qui le défendent.
Mais je suis toujours disposé à ce que l'on m'explique concrètement en quoi les idéologies de ce que l'on a coutume d'appeler le centre-gauche et le centre-droit s'opposent.
En conclusion, c'est cela que les centristes doivent affronter depuis plus de 30 ans: être l'objet des manipulations du PS ou du RPR afin de gagner une élection.
Aujourd'hui, les démocrates doivent surtout accepter d'être l'exutoire des frustrations de ceux qui n'admettent pas que l'on sorte d'un échiquier dessiné par d'autres.
On n'a pas fini d'entendre parler de ce prétendu opportunisme de François Bayrou.

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