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Plus le temps de pleurnicher

Publié le 30 septembre 2009 par Zoerose

Sale période !

Tendu financièrement, tendu dans le couple, tendu en famille, tendu dans le boulot ... même pas le temps de véritablement faire "mon deuil" de la mort de ma mère.

Tout se goupille mal en ce moment, rien n'avance ... la période est vraiment noire, et pour la première fois je me sens moi aussi emportée par la vague, alors qu'habituellement mon mari est le seul à devoir se battre : cette fois-ci il ne m'a pas épargnée, au contraire, il me juge responsable d'une partie de ses difficultés de par ma passivité face aux adversités rencontrées durant nos 15 ans de vie commune.

Est-ce que je lui en veux ? Oui et non ... bien sûr, ça serait trop facile d'avoir une opinion tranchée sur la question !

Je lui en veux parce que durant ces 15 années il n'a jamais voulu m'impliquer dans ses problêmes (qui étaient en fait les nôtres), pour ne pas heurter ma sensibilité (pour ne pas dire : sensiblerie !), et parce qu'au fond, chacun de nous était bien content de se dire que ça ne changerait rien à l'affaire si j'étais au courant, si ce n'est que je ne dormirais plus, serais anxieuse ... bref, un boulet !
Mais aujourd'hui il me reproche de ne pas m'être plus impliquée !?
Et bien une fois de plus je constate que je suis toujours la petite fille que j'étais : au lieu de prendre la vie à bras le corps, en adulte, et de devancer les joies comme les peines, de faire face aux adversités avec volonté et courage ... j'étais en position d'attente, inactive ... comme toujours j'attendais qu'on vienne m'apporter la vie sur un plateau avec une dose de bonheur, une dose de peines, une dose de problèmes ... mais toujours quelqu'un pour y faire face (mes parents quand j'étais plus jeune, et mon mari dès la vingtaine).
Cet attentisme ne m'a jamais rendu véritablement heureuse parce qu'il ne fait ressortir que passivité et par là-même bien peu de satisfaction de soi, mais il était tellement ancré en moi que je ne le remettais que bien trop peu en question !
Il aura fallu que mon mari change diamétralement de comportement envers moi pour qu'enfin je me réveille ... et quel reveil brutal, douloureux, violent !

Cet homme (mon mari) qui m'a surcouvée pendant toutes ces années me demande aujourd'hui de régler des problêmes existenciels d'une grande profondeur que je pouvais avoir accumulés avec mon père (et ma mère, mais avec elle c'est trop tard) : d'où une grande discussion avec mon géniteur, samedi dernier, où je lui ai TOUT déballé sur les attitudes destructrices qu'il avait pu avoir avec moi depuis mon adolescence ... choc violentissime pour lui, mais après tout, je n'ai fait que parler de moi et de mes souffrances.

Maintenant mon mari veut que je règle mes comptes avec mon père sur un plan financier : le fait que jamais mes parents n'aient voulu nous aider spontanément, n'aient voulu s'intéresser vraiment à ce qu'on faisaient, ils n'ont jamais bougé de leurs positions d'inquisiteurs, de donneurs de leçons, eux qui n'ont été que des héritiers : même leur entreprise avait été créée par mes grands-parents, et la vie est tellement plus facile quand on vous donne des armes pour l'affronter, et c'est tellement facile de juger les autres quand on est soi-même protégés ...
Ce qui fait le plus mal c'est d'être considéré comme des bons à rien par ses propres parents, uniquement parce qu'ils ne veulent pas se donner la peine de nous regarder vivre, de voir qu'on est obligé de semer avant de récolter quand on part de zéro : c'est inconcevable pour eux qui n'ont eu qu'à récolter, d'autres avaient semé à leur place !

Ces discussions sont difficiles à avoir pour moi avec mon père parce que jamais je ne leur avait réellement parlé jusqu'à présent, mais là je suis au pied du mur : je dois le faire si je ne veux pas perdre mon mari ... mais honnêtement je sais qu'il a raison de me forcer à parler, c'est le seul moyen pour moi de devenir enfin "adulte" et d'arrêter de vivre dans le dénit : mes parents n'ont pas été parfaits, nos relations n'ont pas toujours (c'est le moins qu'on puisse dire) été bonnes et épanouissantes ... si on veut avancer il faut crever l'abcès !

Comment mon père va-t-il réagir face à ce deuxième assaut ? Va-t-il prendre conscience ou se refermer sur ses convictions ? Va-t-il demander pardon et repartir sur de nouvelles bases ou au contraire vouloir réparer, soigner ces plaies béantes qui me font hurler de douleur depuis si longtemps ? Va-il me faire comprendre que décidément je ne suis qu'une conne qui ne comprend rien, ou bien réaliser qu'il n'a pas vu ce qui se passait devant ses yeux ?


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