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La méthode socratique

Publié le 30 septembre 2009 par Jefka

Il existe dans l’histoire de la philosophie une période présocratique qui correspond aux pensées produites avant que Socrate ne tienne son rôle de philosophe, ce qui illustre l’importance du personnage. Les idées développées par les présocratiques étaient surtout d’ordre physique, exprimées sous une forme poétique ou empruntant le mythe. Par contre, selon Cicéron, « Socrate a fait descendre la philosophie du ciel sur la terre ».

Socrate se distingue également comme un penseur n’ayant fourni aucun écrit, la pensée socratique ayant été retranscrite par d’autres auteurs. Ainsi, il est parfois difficile de distinguer ce qui est purement socratique de ce qui est une interprétation, voire un développement personnel émis par celui qui met en scène Socrate. L’auteur est plus qu’un rapporteur. Aristophane par exemple, poète comique d’Athènes, ne fût jamais très élogieux vis-à-vis de Socrate. Il le railla aisément et lui prêta des allégations qui contribuèrent à la chute du philosophe. A l’inverse Platon, décrivant Socrate dans différents dialogues, participa à la diffusion des thèses de son maître. Au-delà de toute adaptation calculée ou erronée imputable au truchement, ce qui est remarquable chez Socrate concerne la méthode qu’il emploie.

Le philosophe use en effet volontiers de l’ironie et de la dialectique, ce qui consiste à feindre l’ignorance auprès de ses interlocuteurs pour les questionner et les pousser jusque dans leurs derniers retranchements. Socrate se positionne bien plus comme une personne qui cherche les bonnes questions au lieu d’émettre des opinions. Il ne fournit aucune solution toute faite à ses allocutaires mais les invite à trouver eux-mêmes les réponses. Il emploie la maïeutique, dont l’étymologie grecque renvoie à la notion d’accouchement. La méthode consiste ainsi à produire une idée qui soit la résultante d’un débat où l’opinion s’efface devant un constat suite à un examen critique. Sur cette base, Platon élabore la théorie de la réminiscence en prenant pour exemple l’esclave de Ménon, qui malgré sa condition parvient à résoudre un problème de mathématiques. Selon Platon, il s’agit là de la réminiscence d’un savoir oublié car l’aliénation altère profondément les capacités intelligibles. Cette théorie n’en reste pas moins un mythe, Platon y recourant dès lors que la raison n’est pas en mesure d’interpréter un mystère resté impénétrable. Le mythe n’est évidemment pas un savoir mais là n’est pas le plus intéressant. Ce qui importe est de comprendre pourquoi il a fallu recourir à cette approche. Platon explique que la raison ne peut franchir tous les obstacles car l’âme a oublié ce qu’elle contempla dans le monde des Idées avant que d’être emprisonnée dans un corps. Ainsi, selon cette hypothèse et à l’inverse des sophistes qui le précèdent, Socrate estime que la savoir ne pas être transmis de l’extérieur. La vérité est en soi.

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