Deuil pour deuil

de Brice Pelman

Alors que, nue devant le miroir à trois faces, Serena s'entretenait avec les trois Grâces, Patrice entra dans sa chambre sans frapper.

Nullement gênée, elle se tourna vers lui, sourit, attendit... Patrice la regardait, non pas seulement avec ses yeux, mais avec toutes les fibres de sa chair. En pyjama dans l'encadrement de la porte, il ne fit pas un mouvement vers elle. Ses poings étaient serrés afin qu'elle ne remarquât point le tremblement de ses mains, et son regard était celui de l'aigle devant sa proie.

« Je suis le plus fort », pensait-il, cependant qu'à l'esprit de Serena s'imposait l'image de son corps inerte devant lequel, soulagée de ses inquiétudes, elle bâtirait son avenir. Mais le moyen de le supprimer ?...

Editions FLEUVE NOIR