Insomnie

  
  Dans la rue deux poivrots éructent en gémissant

   Et ta bougie s’est éteinte sur un gros coup de vent,

   T’es allongé dans le noir et tu fumes doucement

   Tandis qu’au firmament luit une lune d’argent.

   Ne pas dormir la nuit c’est franchement épuisant

   Et l’insomnie sur le tard un truc bien éprouvant,

   Un vrai cycle barbare qui revient tout le temps

   Et dans lequel hélas tu te complais trop souvent.

   Bien installé, dans une couette emmitouflé

   Tu fixes l’œil éteint sans jamais rien capter

   Une émission débile ou un vieux jeu télévisé

   Qu’on ne cesse de revoir, toujours plus diffusés.

   Pas moyen de pioncer t’es bien trop réveillé

   Et le sommeil encore s’est carrément barré

   Va falloir t’occuper ça va longtemps durer 

   Les mouches tsé-tsé l’ont dit : la nuit est condamnée.

   Une nuit blanche assurée, promise et bétonnée,

   Soirée télécommande, bougies et tasses de thé,

   Avec douche et lecture, ou bien un DVD,

   Méditation forcée, et état de veille imposé.

   Prisonnier séquestré par une nouvelle insomnie

   Tu ne peux t’empêcher de guetter tous les bruits

   Tandis que la fatigue augmente et le matin blanchit

   Et que tu te t’aperçois que tu n’as pas dormi.

   T’es désatomisé et tu voudrais sommeiller

   Les deux yeux bien cernés et le moral affaibli,

   T’as traversé la nuit sans t’être reposé

   Le teint blafard ou gris et le visage bouffi.

   Pas dormi de la nuit, faudrait juste un cachet

   Un autre Martini ou un petit café

   Un bon film une sortie, un truc pour oublier

   L’envie inassouvie d’enfin récupérer…

   La nuit tu sais l’ami, il faut se reposer

   Et les moutons aussi ça s’apprend à compter !

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