Chers lecteurs, dès octobre 2009, retrouvez une fois par mois une présentation d’un club sportif amateur toulousain. Partenaire de l’association Média Pitchoune depuis quelques mois, La Gazette Sportive a proposé à ses apprentis journalistes de partir à la rencontre de sportif trop peu mis à l’honneur en dépit de leur résultats. Ce mois les reporters de Média Pitchounes vous amènent du côté du Boxing Club Bagatelle. Reportage.
Ce mois-ci les reporters de Média Pitchounes vous amènent du côté du Boxing Club Bagatelle. Reportage.
Une « brochette » de champions, l’avenir de la boxe toulousaine
En 1991, un éducateur sportif et un éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse se fixent un but: élargir l’offre de loisir en matière de sport sur le quartier toulousain de Bagatelle.
Dans un premier temps, l’activité boxe se met en place dans le cadre du club de foot, qui est à cette époque, le fer de lance de ce quartier. Cette initiation à la boxe connait un franc succès et une section boxe est donc créée à l’intérieur même du club de football, l’Union Sportive Bagatelle.
Mais c’est en 1997 que les deux sports se séparent et le Boxing Toulouse Bagatelle devient un club à part entière. Le BTB se fixe alors une mission, qui va bien au-delà du sport. La boxe devient en effet un outil utilisé afin de mener des actions au quotidien, contre la délinquance ou les inégalités auprès d’un public défavorisé. Ce club endosse alors un rôle social majeur dans ces quartiers dits « sensibles », et met en place régulièrement des animations pour impliquer les jeunes et les faire participer à différents projets qui se structurent autour de la pratique du noble art. Les résultats ne se font pas attendre pour ce tout nouveau club et la moisson de titres nationaux devient vite impressionnante et valide ainsi le travail de tout un staff. Depuis sa création, le club a décroché pas moins de 36 titres de champions de France !
En 2008, le Boxing Toulouse Bagatelle s’est même offert le luxe d’être classé premier club de l’hexagone au nombre de titres remportés en catégorie boxe éducative, et cette année, tous ces jeunes confirmaient lors de leur passage en cadet en offrant un nouveau titre par équipe à leur club. « Ces performances s’inscrivent dans la continuité du travail accompli ces dernières années, explique le directeur sportif du BTB Philippe Girard. Nous obtenions régulièrement des titres en individuel, mais c’est nos premiers tirs groupés à ce niveau-là. Quelques jeunes très talentueux, comme par exemple Sofiane Oumiha, tirent tout le monde vers le haut. Et c’est à nous de leur permettre de s’exprimer dans les meilleures conditions possibles. »
Dans ce sport « connoté » masculin, une fille s’est également démarquée dans le club, Myriam Lamare ! Son nom, même pour les novices, restera gravé à jamais dans l’histoire de la boxe française comme Jeannie Longo en Cyclisme, ou Marie-Jo PEREC en athlétisme. Elle restera l’emblème de la boxe féminine en France et même au-delà de nos frontières, puisqu’elle fut la première femme sacrée championne du monde professionnelle et fut la femme qui a démocratisé la boxe féminine en France avec notamment la diffusion de ses combats sur Canal+.
« J’ai vraiment commencé la boxe anglaise ici au Boxing Toulouse bagatelle » nous confiait il y’a quelques mois Myriam « Quand j’étais au CREPS de Toulouse, on cherchait un club de boxe anglaise pour parfaire ma technique de liaison pieds-poings en boxe française, on cherchait un endroit pour les travailler deux fois par semaine pour ajouter de la valeur à nos combinaisons et nous avons rencontré un homme charmant, plein de dynamisme, de vérité, un sourire naturellement posé sur son visage, c’était Philippe Girard, entraîneur de ce club. On a fait un petit bout de chemin ensemble et il nous a proposé de faire les premiers critériums nationaux, nous les avons préparés très sérieusement, avec Audrey Garcia qui est originaire de Toulouse et qui habitait bagatelle et nous les avons gagnés toutes les deux. On a été les deux premières filles championnes du BTB ! »
A ce jour, le club compte 100 licenciés dont 20 filles. Trois titres nationaux cadets ont étés remportés par Sofiane Oumiha, Kader Boukhatem et Ziene Abdelouhab, ainsi qu’un titre minime d’Asri Ameur. Chez les féminines, 6 ont été vices championnes de France 2009 dont Kaïna Kebir en sénior élite, pré sélectionnée en équipe de France, la nouvelle Myriam Lamare du club… son modèle !
L’ESPOIR DU CLUB : Sofiane Oumiha
« Sosso » c’est ainsi que tous ses copains l’appellent !
D’abord partagée avec le rugby, la boxe est devenue très vite une priorité pour Sofiane qui, en benjamin, était déjà champion de France. A partir de là, les choses se sont accélérés, champion de France, minimes et cadet amateur, Sofiane a des statistiques parfaites: 37 matchs pour 37 victoires.
Dans le quartier, Sofiane ne laisse personne indifférent, et ses copains le regardent avec envie.
" Je n’ai jamais vu un gamin aussi doué, pourtant j’en ai vu passer, mais « Sosso » il a quelque chose de spécial" nous confia son directeur sportif, Philippe Girard.
L’avenir est entre ses gants, et la gazette des sports, au travers des Média-Pitchounes, suivra de très près ses performances.
« La défaite, je ne la conçois pas ! »
Media-Pitchounes : Quels sont tes modèles dans le monde de la boxe ?
Sofiane Oumiha : Sans hésiter, mon cousin qui a boxé ici et Mike Tyson, qui représente un de mes plus grands modèles… sur le ring !
Media-Pitchounes : Quel est ton plus beau souvenir lors de ta jeune carrière ?
Sofiane Oumiha : Ce fût lors de mon titre de champion de France, c’était en benjamin. J’étais vraiment fier de gagner ce titre, c’était mon premier.
Media-Pitchounes : Intérieurement tu ressens quoi au moment de monter sur le ring ?
Sofiane Oumiha : J’ai peur, peur de ne pas être à la hauteur, peur de perdre ! J’ai toujours ce petit doute face à la défaite, je ne la conçois pas !
Media-Pitchounes : Parles nous un peu de tes rapports avec ton club ?
Sofiane Oumiha : Tout se passe très bien, tout le monde me soutient, ce club c’est comme ma deuxième famille, nous sommes tous très soudés, c’est aussi pour ca que l’on a des résultats.
Media-Pitchounes : Quelles sont tes ambitions pour la suite?
Sofiane Oumiha : Aller le plus haut, et me faire plaisir, je ne me fixe pas d’objectif particulier.
Media-Pitchounes : Tu as commencé la boxe à quel âge?
Sofiane Oumiha : J’ai commencé à 7 ans, mais ensuite j’ai arrêté pendant deux ans pour me consacrer au rugby, j’ai repris la boxe à 9 ans tout en continuant à jouer au rugby, mais à présent j’ai décidé de me consacrer exclusivement à la boxe.
Media-Pitchounes : Comment as tu découvert la boxe ?
Sofiane Oumiha : C’est mon cousin Mehdi qui m’a fait découvrir la boxe, j’allais le voir boxer, je l’accompagnais aux entrainements, il m’a donné quelques leçons, j’y ai très vite pris goût.
Media-Pitchounes : Te souviens-tu de ton combat le plus dur ?
Sofiane Oumiha : Je dirais lors de mon dernier titre en cadets face à Rachdi Oubaali, il est issu d’une grande famille de boxeurs, son frère a fait les JO et je ne partais pas favori, bien au contraire.
Media-Pitchounes : Raconte nous ta plus belle victoire.
Sofiane Oumiha : Pour moi il n’y a pas eu « une » plus belle victoire, car tous mes combats gagnés sont un merveilleux souvenir.
Media-Pitchounes : Tu as toujours gagné tout tes matchs, la défaite est-elle envisageable pour toi et serait-elle dure à accepter ?
Sofiane Oumiha : La défaite est toujours envisageable, mais je donne toujours le meilleur de moi même pour gagner, bien sûr qu’elle sera dure à accepter, ce serait la première. La première est toujours dure à accepter mais ce n’est pas encore arrivé et je m’entraîne pour ne pas connaître ce moment !
Rédaction et interview : Delphine SOUQUE et Amandine FERRO,
Association Média-Pitchounes, « supporters du sport et de ses valeurs »
http://media-pitchounes.ift.fr
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