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Première consultation citoyenne mondiale sur le climat

Publié le 02 octobre 2009 par Kak94

Première consultation citoyenne mondiale sur le climat

World Wide Views, première consultation citoyenne mondiale sur le climat

A quelques semaines du Sommet de Copenhague sur le climat, près de 40 pays ont organisé le même jour, samedi 26 septembre 2009, une consultation citoyenne, sous forme de panel représentatif de la société. 4500 personnes réparties dans des pays du Nord et du Sud ont formulé des « recommandations » en direction des politiques et des négociateurs du sommet.

Sonder l’opinion internationale sur les changements climatiques ? L’idée a tout d’une gageure et peut laisser perplexe, mais la démarche, inédite, mérite d’être saluée. L’initiative du “World Wide Views on Global Warming” (WWViews) vient du Danemark, pays hôte du prochain sommet climatique. Objectif : connaître l’opinion des populations, au Nord comme au Sud, sur cette question, leur vision de la  justice climatique et de la répartition des efforts. La consultation a donc eu lieu dans des pays où les préoccupations sont forcément différentes (Europe, Etats-Unis, Canada, Inde, Chine, Ouganda, Indonésie ou Chili…), permettant une comparaison des niveaux de prise de conscience et des moyens retenus par les « répondants » pour faire face aux défis. Car l’objectif affiché est « d’envoyer des messages aux politiques et aux négociateurs pour Copenhague ».  En France, c’est la Cité des sciences et de l’industrie, qui a pris en charge la préparation et l’organisation de la consultation au niveau national, aidée par la Sofres pour la composition du panel.

Au total, les 4500 participants à travers 38 pays ont eu à se prononcer sur des questions précises (Quels efforts de réduction des GES selon les pays ? Qui doit financer l’adaptation pour les pays pauvres, Faut-il augmenter le prix des énergies fossiles, etc) et formuler des recommandations. En France, les trois recommandations portent sur l’éducation à l’environnement, la création d’un organisme mondial indépendant et celle d’un fonds mondial pour le climat.

Le climat, une préoccupation plus forte dans les pays pauvres

D’une manière globale, les réponses apportées sur l’urgence d’un accord international sur le climat sont consensuelles (95% estiment qu’un accord est urgent), en revanche celles qui concernent le degré de préoccupation montrent un réel fossé. Dans les pays riches, 46% « seulement » du panel se dit très préoccupé, contre 80% dans les pays pauvres (88% en Ethiopie par exemple). De même, sur les objectifs de réduction des émissions de GES, les pays émergents dits « BRIC » (Brésil, Russie, Inde, Chine) ne se prononcent pas pour des efforts de même niveau que les pays riches. S’ils acceptent en effet une réduction de la croissance de leurs émissions, ils sont contre des objectifs de réduction en valeur absolue.

En France, le panel se prononce pour des objectifs semblables à ceux des ONG : 80% des personnes estiment ainsi qu’il faut réduire les émissions de GES de 40% d’ici 2020, contre  58% au niveau mondial. En revanche, sur les efforts et les moyens d’y parvenir, les résultats sont moins unanimes. A la question « Faut-il augmenter le prix des énergies fossiles ? », 36% des français disent « non » (20% du panel mondial), et 31% « oui  mais seulement pour les pays industrialisés et les pays aux revenus élevés ou à forte émission de GES», contre 43% au niveau mondial.
Enfin, l’idée de créer un fonds d’adaptation destiné à aider les pays pauvres recueille 89% des suffrages en France (84% dans les autres pays riches). Pour 61% du panel français, il doit être abondé par tous les pays excepté les pays en développement, une opinion proche de l'ensemble (57%) des pays riches, qui estiment par ailleurs, à 29%, que l'effort doit être consenti par tous les pays. Contrairement à certaines idées reçues, les réponses des pays du Sud à ce sujet montrent qu’ils estiment avoir un effort à faire aussi. Ils sont en effet 30% à estimer que tous les pays doivent contribuer.

Reste que l’exercice de la consultation et la comparaison entre pays ont leurs limites méthodologiques. Tous les pays qui ont participé au World Wide Views n’ont pas le même degré de transparence sur l’information, ni la même liberté d’expression sur des sujets complexes et au final, très politiques.


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