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Culte du Dimanche : Blade Runner

Publié le 04 octobre 2009 par Fredp @FredMyscreens

bladerunner thumb

Cette semaine, on regarde un film indispensable à tout DVDthèque. Un monument de la science-fiction qui est toujours d’actualité : Blade Runner.

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En 1982, lorsque Blade Runner sort sur les écrans (en même temps que le E.T. de Spielberg), la critique n’est pas très tendre avec le film de Ridley Scott (pourtant auréolé du succès d’Alien) et le public, déconcerté, ne suit pas. Il faudra plusieurs années et montages différents pour comprendre la portée visionnaire du film.

Avant d’en arriver à ce statut culte, il aura donc fallu du temps. Tout a commencé avec le roman Les Androïdes rêvent-ils de moutons éléctriques ? de Philip K. Dick, auteur visionnaire de SF (à qui l’on doit également Minority Report, A Scanner Darkly ou Total Recall pour ne citer que les meilleures adaptations). L’histoire est donc à la base celle de Deckard, un blade runner, chargé de traquer et mettre en retrait des réplicants (androïdes créés par la toute puissante société Tyrell) qui sont arrivés illégalement sur Terre après des révolutions au sein des colonies martiennes.

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Mais Ridley Scott va aller plus loin que cette simple traque. Il créé tout d’abord un univers futuriste très forts, qui vous happe dès que vous commencez à regarder le film. Ces buildings immenses, cette nuit pluvieuse sans fin, ces néons, cette pollution … mélange entre chinatown, les films noirs et les planches de Moebius,  nous encrent dans un futur pessimiste et réaliste complètement inédit à l’époque. Comme à son habitude, Ridley Scott, avec son sens du design, de la photographie créé devant nos yeux un univers dense dont on ressent le passé et dont on comprend la construction. C’est bien plus q’un décor, c’est un monde qui se montre devant nos yeux. Cet univers futuriste et pessimiste sera d’ailleurs ensuite une référence pour de nombreuses oeuvres de SF (Matrix par exemple).

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Mais plus qu’un visuel génial, le film possède également une portée philosophique jusqu’alors peu présente dans le cinéma de SF américain. Par l’intérmédiaire des réplicants qui cherchent à connaitre leur origine et à savoir comment prolonger leur vie, le film soulève de nombreux thèmes de réfléxion qui évoluent à chaque visionnage de l’oeuvre. La question que tout le monde se pose est « Deckard est-il un replicant ?» , mais cette question toujours sans véritable réponse n’est pas la seule du film, il s’agit de savoir ce qui fait de nous des humains, ce qui nous différencierait des machines, et si en donnant plus d’humanité à ces machines, celles-ci développerait un âme. Ce sont ces questions hautement philosphiques maintes fois posées dans de grands films de SF (Ghost in the Shell) qui sont aujourd’hui toujours d’actualité et qui font donc que le film reste intemporel.

Bien sûr pour arriver à ce résultat, en plus du savoir faire de Ridley Scott, il faut saluer le casting que le réalisateur a réuni. De Harrison Ford (ici loin de ses personnages de Han Solo ou Indiana Jones) à Rutger Hauer (à qui l’ont doit cette réplique finale plein de poésie) en passant par Daryl Hannah ou Sean Young, les comédiens sont tous excellents.

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Évidemment, les effets spéciaux sont très réussis (surtout que le film n’avait pas un gros budget) et encore aujourd’hui ne sont pas datés et rendent le film intemporel. Mais il ne faut pas oublier la partition magique de Vangelis sans qui le film ne serait pas aussi hypnotisant et poétique.

Mais malgré tous ces ingrédients, le film n’a pas eu le succès escompté. Trop sombre et complexe, l’œuvre a dérouté. Ajoutez à cela le fait que Ridley Scott n’ai pas vraiment eu le final cut à l’époque (voix off imposée par le studio pour rendre le film plus compréhensible) et on se retrouve un peu avec une oeuvre maudite. Il aura donc fallu attendre une dizaine d’années et plusieurs montages différents du film pour découvrir la vision de Ridley Scott. Si Blade Runner a gagné son statut de film culte c’est grâce à ces péripéties et le bouche à oreille qu’ont engendré les différentes ressorties et montages. Quoi qu’il en soit, aujourd’hui les critiques sont unanimes sur la portée philosphique et visuelle de ce chef d’oeuvre de science-fiction.


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