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Piriac

Publié le 03 juillet 2009 par Dominiqueaquarelle

Piriac ,

Un fort sentiment d’éloignement, un quelque chose qui n’est pas de l’abandon, mais bien de la séparation.

Bizarrement je ne sens pas de nostalgie, juste un pincement court au cœur, qui me fait apprécier le moment présent.

Un drôle de sentiment mêlé de nonchalance et de lenteur.

Peut être est-ce la distance ou l’insolite du moment qui fait venir en mon rêve marchant une non-présence, ton absence.

Je longe un mur de pierre, granit gris. Regarde cette maison au volet bleu où toute les lianes de chèvrefeuille montante jusqu’au gouttières, emplissent la façade et cachent le nom peint en noir de cette demeure.

Mon regard scrute le feuillage, essayant de lire l ’énigmatique  patronyme mais quitte par paresse, le foisonnement végétal.

Le ciel nuageux, lourd, qui attends, incertain la pluie à venir me revois ailleurs , Hebieso s’impose .

Pas de vent, juste les cris des merles résonnants dans les pins. Piriac, un jour de Novembre, sans soleil mais avec une chaleur faisant sortir de mes pores, une transpiration lente venant du royaume fon d’Abomey.

La route, bordée de haie de ronciers, offre de grosses mures noires, tentations piquantes à la gourmandise avec mains noires ruisselante des sucs, lèvres pourpres et pépins entre les dents. Juste l’envie et les souvenirs car l’impossibilité de se laver les mains me fait dire …la tentation juste la tentation.

Mon esprit c’est presque apaiser, presque endormie. Je quitte la ruelle, courte, arrive le long du quai.

Loin d’ici, très loin, je vois un homme qui va rentré chez lui avec ces habits de guerrier, en ayant su  prendre et comprendre la vie et avec lui  celle qui a tout donné parce qu’il sait mettre, aussi, ses habits d’arlequin.

Le jour se couche sur l’île Dumet, au loin les derniers méthaniers viennent prendre les larges coffres  des grands charpentiers. Derrières l’horizon, mon regard cherche dans les dernières lueurs : les villes éclairées.

Comment ferais -tu pour vivre ici, avec ces vagues obsédantes qui heurtent les rochers et se jette sur les plages en compagnie de ce bruit  séduisant comme autant d’applaudissement pour la mort.

Je regarde ce spectacle et compte les millier de goutte d’eau comme autant de seconde qu’ils leurs reste à vivre.

La brillance du galet ramassé, une autre fois,  polis à foison entre ma paume et mon pouce me rappel que son éclat n’est qu’illusion et ne sert qu’a compenser un manque.

Je repasse  le long du mur envahie de lierre et aperçois deux petites portes encastrés , murées, dans son flanc, ne serais ce pas les  passages pour  Legba ou Merlin, intermédiaire et messager des dieux. Mais déjà le soleil se couche et je dois rentrer. Quitter ces cieux envahis des lueurs de la nuit.


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