L’annonce de la faillite de la maison de couture de Christian Lacroix avait créé la stupeur dans le milieu de la mode. A cause, très certainement, du génie du créateur. Mais ce créateur n’est pas un bon gestionnaire puisqu’il a des millions de dettes (10 millions d’€ de pertes).
De nombreuses sociétés se sont mises sur les rangs pour acquérir la prestigieuse maison. Et le nom ?
Le premier à avoir fait une offre est BKC mais elle a été jugée insatisfaite avant de refaire une nouvelle offre qui doit être validée par le Tribunal de Commerce de Paris.
Autre pré-offre, celle de l’associé de Christian Lacroix, le groupe italien Borletti, jugée il y a quelque temps la plus crédible car le groupe détient entre autre Le Printemps et a bien entendu la préférence du couturier. Par ailleurs, il détiendrait des parts dans l’entreprise ce qui n’était pas le cas précédemment.
Il faut préserver les emplois, au nombre de 125, mais cela ne sera pas le cas. Un peu moins de la moitié du personnel serait repris.
Verra-t-on pour la maison de couture rester avec un prêt à porter de luxe ou seulement ce dernier, ou un prêt-à-porter haut de gamme en parallèle avec la haute-couture ? Mais serons-nous satisfaits de ne pas voir la maestria du couturier lors des prochaines collections ? Nous fera-t-il à nouveau rêver dans le prêt-à-porter ? Pourra-t-il utiliser ses souvenirs personnels pour nous donner cette magie qui fait du bien quelques instants lorsque nous la voyons ? N’aura-t-il pas perdu son âme ?
C’est vrai que nous ne sommes pas des acheteuses, même pas potentielles, donc ce n’est pas avec nous que la maison de couture gagnera de l’argent.
Pourquoi les grands groupes de luxe n’ont-ils fait aucune offre de reprise ? Crise oblige ? Elimination d’un concurrent ?
Le cabinet de reprise a interpellé l’Etat français jugeant que Christian Lacroix fait partie du patrimoine culture. Rien n’a filtré de l’entretien entre le Ministre de la Culture et le couturier mais il me parait impossible que l’Etat prenne des parts dans la future maison, malgré les paroles de Frédéric Mitterand qui voulait contribuer à trouver une solution. Christian Lacroix a aussi été reçu par Christian Estrosi, il est ressorti confiant de cet entretien.
Christian Lacroix souhaiterait se consacrer à l’hyper-luxe, se consacrer à la haute-couture (source véritable de son savoir-faire et surtout il pense à ses petites mains qui le suivent depuis le départ) et ne pas voir son activité se diversifier, rester intime mais aussi marginale, mais aussi avoir un parfum qui le représente également. Mais Christian Lacroix n’est pas un manager, c’est un créateur et il doit avoir à ses côtés les bonnes personnes pour promouvoir sa marque et réaliser des profits.
Est-ce que cela va être le cas avec la nouvelle offre émise par un cheikh d’Ajman, qui laissera tout le soin de création à l’artiste mais qui s’occuperait de toute la partie commerciale. Il garde tous les salariés, éponge toutes les dettes et injecte de l’argent frais dans la maison. Le rêve ? Mais un rêve qui a peut-être un prix. Elle a été déposée le 8 octobre et pourrait retenir l’attention du tribunal de commerce : maintien de l’activité, sauvegarde de l’emploi et passif apuré. Une nouvelle société sera créée et aura le nom « Christian Lacroix» .
La décision va vite tomber car la prise d’effet est pour le 1er novembre.
Christian Lacroix a-t-il son mot à dire ou devra-t-il faire avec comme ces dernières années ?
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