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500 jours ensemble : quand le buzz fait pschhhh...

Par Tred @limpossibleblog
L’audace ne paie pas toujours au cinéma. Un film peut sembler regorger d’idées pour créer un moment unique et totalement novateur, le résultat s’avère parfois loin des espérances. Que ce soit sur le papier ou par bribes au gré du film, 500 jours ensemble a tout d’une œuvre inédite, fascinante et jubilatoire. L’alchimie ne naît pourtant jamais.
500 jours ensemble : quand le buzz fait pschhhh...Il y a toutefois, sincèrement, beaucoup de choses qui me plaisent dans cette fausse comédie romantique. Des éléments scénaristiques, des tentatives visuelles, des personnages qui dans une autre dimension cinématographique auraient concocté un film qui m’aurait frappé en plein cœur. Le parcours sentimental de Tom, fin de la vingtaine, qui écrit des textes de cartes de vœux mais se rêve architecte, Tom dont l’amour pour Summer nous est conté, un amour à sens unique qui, on nous le dit dans le titre, ne durera que 500 jours. Tom qui est à n’en pas douter un portrait assez réaliste de cette génération. Ma génération.
Marc Webb, le réalisateur, sait que l’histoire d’un garçon qui tombe amoureux d’une fille qui ne tombe pas amoureuse du garçon est une histoire déjà racontée des centaines de fois. D’où ce désir qui saute aux yeux de filmer cette histoire de façon différente. De prendre le genre à contre-pied, et les attentes du spectateur du même coup. Ce qui est un désir louable.
Le problème, c’est que Marc Webb s’y prend mal. Sa structure temporelle totalement désossée 500 jours ensemble : quand le buzz fait pschhhh...de sa chronologie s’ajuste mal au sujet. Son narrateur intervient trop maladroitement (et se contente malheureusement 80% du temps de raconter les sentiments du personnage). Les effets de style se succèdent trop, de la scène musicale aux split-screens, sans cohérence narrative entre chaque séquence sinon un impromptu désir de dynamiter les attentes (dit comme ça, cela peut sembler positif, mais sur l’écran, cela manque de fluidité). La musique envahit trop l’espace sonore du film, comme cachant la timidité du cinéaste à s’exprimer par les mots (le syndrome Elizabethtown de Cameron Crowe…).
Entendons-nous bien. 500 jours ensemble n’est pas un « mauvais film », pas à mes yeux du moins. Son audace séduit malgré les maladresses. Mais il s’apparente à un vaste chantier qui a bien du mal à s’assembler. Webb veut trop bien faire, trop se démarquer, tant et si bien qu’il en oublie que parfois, la simplicité touche autant que l’originalité.
500 jours ensemble semble en fait être l’ombre d’un grand film qui traite presque du même sujet avec les mêmes désirs de chambouler les habitudes visuelles et narratives du genre : Eternal sunshine of the spotless mind de Michel Gondry, qui réussissait exactement là où 500 jours ensemble échoue : conter avec folie, joie et amertume une histoire d’amour vue par un personnage masculin qui court dans tous les sens après une fille, après un passé révolu, après un avenir qui ne sera pas. Le film de Marc Webb est le petit frère plaisant mais malade de l’œuvre grandiose de Gondry qui, lui, avait trouvé le langage visuel parfait pour retranscrire les désirs fous du scénario.

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