Magazine Cinéma

KATALIN VARGA - De Peter Strickland

Par Kilucru
KATALIN VARGA - De Peter Strickland
KATALIN VARGA
Un film de Peter Strickland
Avec Hilda Péter (Katalin Varga), Tibor Pálffy (Antal Borlan), Norbert Tankó (Orbán Varga), Melinda Kántor (Etelka Borlan)...
(Hongrie-Roumanie)
Ours d'argent à Berlin 2009
Synopsis
Il suffit d’une indiscrétion pour jeter sur le pavé Katalin Varga et son fils Orbán. Reniée par son époux et montrée du doigt dans le village, la jeune femme s’enfuit avec lui en charrette et s’engage dans un périple incertain.
Voilà onze ans que Katalin n’a pas repris les routes de Transylvanie. Elle n’a pourtant rien oublié. Au fil du trajet, les paysages se font inquiétants et les autochtones plus méfiants. Mais Katalin s’entête parce qu’au bout du voyage l’attendent un passé et la possibilité d’une Rédemption…
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Ce curieux voyage au sein des Carpates à travers monts et vaux de Transylvanie est l’œuvre d’un cinéaste anglais Peter Strickland qui signe ici son premier long métrage.
Totalement étranger à la région, ce dernier crée un film au climat envoutant, totalement imprégné d’un parfum étrange, fruit des lieux et leurs occupants.
Sur un scénario assez minimaliste mais efficace, avec peu de moyens mais pourvu de deux atouts gigantesques, premièrement les lieux, paysages magiques, infinis, vallonnés, le regard embrasse l’horizon, pour soudain s’arrêter, se heurter à l’orée d’une foret, laissant l’obscurité assombrir le décor , la tension s’installer et l’angoisse monter ! Secondement l’interprétation, en général, et en particulier celle de Hilda Péter, formidable Katalin Varga, femme mère ferme et déterminée, femme doublement marquée, par le passé qui vient de la relancer dans son présent et ne lui laissant d’autre choix que d’affronter les deux ! Sur les routes avec son fils, pièce maitresse bien qu’innocente de ce jeu, ce règlement de compte cruel avec le passé !
KATALIN VARGA - De Peter Strickland
Ce premier film s’avère captivant, j’ai envie de dire « capturant », car son atmosphère si particulière vous enveloppe, dégage une aura magnétique. A la limite du surnaturel, car à fond dans le réel avec sa galerie de personnages, parfois inquiétants et quand Katalin croisera de nouveau la route de ses anciens « tourments » le film prendra alors une autre allure, sanglante vengeance ou plus redoutable encore, insidieuse, jouissive pour Katalin qui savoure le fait de tenir sa proie comme le chat joue avec la souris…
Mais là encore le destin est sinueux, question cinéma il est des scènes à retenir, de la barque glissant sur l’eau, légère mais lourde de sentiments, aveugle confiance, peur muette et satisfaction , trois états d’âme pour trois acteurs ! Quand une vie s’échappe au pied d’un arbre, perdu au milieu d’un champ de fleur noyé de soleil !
Jusqu’à l’acte final, dernier caprice de la destinée, et champ ouvert à notre imaginaire pour poursuivre une histoire filiale !
Peter Strickland ne choisit pas la facilité et habille son histoire d’un voile surréaliste plus exactement naturaliste, brillant et excitant !
Quand en plus pour répondre à la majesté de la nature la bande son s'en inspire, rajoutant à l’impression angoissante le film culmine, cette même partition qui vaudra au film Un Ours d'argent de la plus remarquable contribution artistique à Gabor Erdély et Tamas Székely pour la bande sonore de Katalin Varga !
Le Site Officiel

Excessif.Com "...Il prend également le temps d'introduire des personnages opaques dont les visages restent fermés et se nourrit de leur ambiguïté pour capter l'instinct de survie face à des situations effroyables. Les acteurs, dont Hilda Peter en chaperon dévoré et Tibor Palffy en monstre humain, incarnent au sens propre cet exercice difficile. La bande-sonore, composée par des fidèles de Béla Tarr et récompensée au dernier festival de Berlin, repose sur une alchimie de bruits de la nature, d'échos d'une rumeur lointaine, de sons stridents et de cris étouffés. Lors de la scène finale, radicale à l'image de tout ce qui a précédé, un frisson traverse littéralement l'écran..."

CritiKat.Com "...On notera le jeu déterminé et fiévreux de Hilda Péter dans le rôle principal, saisi dans de nombreux gros plans. De dos, de face comme de profil, la maîtrise des expressions du corps et des émotions est évidente pour cette débutante venue de la scène théâtrale hongroise. Si elle est redondante, la captation de la nature − sons, couleurs (notamment le jeu sur la palette des verts) et textures − parvient parfois à se placer dans l’ordre de la sensation...."
Evene.Fr "..Brumeux, onirique, intemporel, le premier long de Peter Strickland fait l’effet d’un bad trip filmé. D’un véritable cauchemar éveillé. Forêts obscures, visages clos, bande sonore criarde et lancinante : l’expédition punitive de Katalin Varga, jeune femme autrefois abusée sexuellement, se ressent plus qu’elle ne se raconte......A diluer les contours qui séparent le bourreau de la victime. Tour de force délicat qui permet au film d’évincer tout manichéisme, et de se consacrer à une juste description des conséquences d’une violence omniprésente. Soutenu par des interprètes énergiques et lumineux, ‘Katalin Varga’ remporte dans l’ensemble son pari initial : “atteindre des lieux où une caméra ne pourrait pas rationnellement s’aventurer”..."
Le Monde.Fr - "Katalin Varga" : vendetta dans les Carpates

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Kilucru 154 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog

Magazines