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L'Air de rien (Love 2)

Publié le 14 octobre 2009 par Stéphane Kahn
L'Air de rien (Love 2) Depuis quelques jours, quand je fais la vaisselle, un disque m’accompagne idéalement. Oh ! non, ce n’est pas se moquer que d’écrire cela. Alors que je n’attendais plus rien, mais alors vraiment plus rien, de Air, leur plaisant Love 2 est venu s’inviter plusieurs fois dans la cuisine au moment de la quotidienne et exaltante tache ménagère qui nous permet, quelques minutes durant, de pleinement profiter du disque que l’on écoute alors. Sans doute cette agréable galette (une jolie tapisserie auditive diront certains, et ils n'auront pas tort) viendra-t-elle même squatter le salon un de ces jours. Si, si, je vous assure.
J’ai l’air de plaisanter comme ça, mais le fait est que le dépit consécutif à leur piètre Pocket Symphony (Ah ! Mer du Japon, qui me rappelait tant le générique de San Ku Kai) laissait pas mal de possibilités de rabibochage entre les Versaillais et moi. Ça n’a pas loupé. En durcissant un peu leur son, en ressortant la basse au médiator chère à Herbie Flowers, en préférant les longues plages instrumentales à leur indéniable savoir-faire pop, Air se réconcilie – mollement certes mais quand même – avec ceux qui ne se sont jamais vraiment remis de 10 000 Hz Legend, leur chef-d’œuvre.
Bien sûr, Jean-Benoît chante (qui a dit zozotte ?) encore un peu trop et on se dit, pendant les chouettes singles Sing Sang Sung ou So Light is Her Footfall (et sa basse monstrueuse), que "french touch" ne devrait pas rimer avec accent anglais hésitant. Même si c'est craquant, même si c'est charmant. Heureusement, en douce, les instrumentaux ont aussi repris l’avantage (ouais !!!), et tout cela vaut mieux qu’un nouveau disque de Darkel, décevant et anecdotique side-project solo de Jean-Benoît Dunckel.
Ici, Air flirte très directement avec l’illustration sonore seventies, son génie et sa vulgarité (Tropical Disease, clin d'œil au cinéaste Apitchapong Weerasethakul et à son sublime Tropical Malady ?), et c’est souvent assez jouissif, notamment quand leurs bricolages érudits ravivent le souvenir du Soul Impressions de Janko Nilovic (Do the Joy) ou de chouettes B.O. aux intonations moriconiennes (c'est frappant bien sûr avec les guitares de Be a Bee ou de Eat my Beat).
Bref, Love 2, ce n’est pas le grand disque qu’on n’attend malheureusement plus de Nicolas Godin et Jean-Benoît Dunckel, mais une digne face B à la fantastique B.O. de Vampyros Lesbos signée Manfred Hübler et Siegfried Schwab. C’est déjà pas mal, en fait…

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