L'éthologie expliquée (par Joris Capel).

Dans la famille des zoologues, les derniers-nés sont les éthologistes. Ils ne s'intéressent pas au fonctionnement biologique ou à la classification des animaux, mais à leur caractère, leurs moeurs.
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Proches des animaux.
L'éthologie est une science basée sur l'observation du comportement des animaux dans leur milieu naturel. La partie la plus visible de cette activité repose sur un gros travail de recensement de données. De cet effort patient et long, l'éthologiste tire et recoupe quantité d'informations qui lui permettent ensuite d'établir des lois et des principes, susceptibles d'expliquer le comportement des espèces.
Des oies, et moi, et moi.
Le biologiste autrichien Konrad Lorenz (1903-1989) est considéré comme le véritable père de la discipline. Avant lui, d'autres scientifiques avaient consacré une part de leurs travaux à l'observation des comportements animaliers, mais nul n'était allé aussi loin dans l'analyse scrupuleuse et surtout dans la théorisation issues de ces observations. Sa technique consistait en une familiarisation la plus complète possible avec les animaux étudiés. Ainsi est-il resté célèbre pour avoir "vécu" au milieu des oies cendrées.
Un vrai mode de vie.
Sur les traces de Lorenz, des vocations sont nées et nombreux ont été les éthologistes qui ont voué leur vie à l'étude exclusive d'une, voire de deux espèces. Ainsi, un autre Autrichien, Karl von Frisch (1886-1982), a consacré tous les étés de sa carrière à observer les abeilles, et ses hivers à étudier les poissons. Il a découvert, par exemple, que les premières peuvent communiquer entre elles grâce, notamment, à une sorte de danse en vol et que les secondes sont capables de percevoir non seulement les couleurs mais aussi les sons !
En lien étroit avec l'être humain.
En France, le plus célèbre des éthologistes, Boris Cyrulnik, né en 1937, est également le moins orthodoxe puisqu'il considère qu'observation animale et observation de l'homme se valent et doivent s'alimenter. Il a de surcroît développé le concept de "résilience" (la capacité de surmonter les traumatismes) et rencontre un immense succès public. Son dernier ouvrage, Autobiographie d'un épouvantail (Odile Jacob), permet de s'initier à la pensée de cet amoureux de l'être vivant sous toutes ses formes.
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