Souviens toi, c'était au printemps 2003. Sur les écrans de télé français, chaînes musicales en tête, tournait en boucle le clip d'un jeune homme au sourire charmeur et à la démarche nonchalante, un mec à la cool qui draguait les filles avec classe dans les escalators du Centre Eaton de Montréal, sur des rythmes Zouk/R&B.; Et puis badaboum, le succès est arrivé, aussi phénoménal que fulgurant. Des albums vendus par millions, des concerts à guichet fermé, des fans éperdus, ce tourbillon médiatique qui vous aspire, la gloire, les femmes, l'argent, le sexe, la drogue, le rock'n'roll... Oops, pardon, je m'égare. Rien de tout ça pour Corneille, l'enfant sage de la Soul francophone, pas sulfureux pour un sou, qui, depuis qu'il a cessé de conter fleurette aux demoiselles dans les centres commerciaux, a lui aussi été touché par le syndrome dit "pantouflard" qui faisait, à peu près au même moment, une autre victime aux USA en la personne d'Usher.
A l'aube de la trentaine, Corneille a troqué ses Superstars Adidas pour une paire de charentaises tout confort, a rencontré l'amûuur avec un grand A et a posé ses valises dans une villa de la banlieue chic de Montréal. Le tableau est un peu moins sexy qu'à ses débuts, et alors que son 3e album en français, après une parenthèse américaine (il a publié l'année dernière "The Birth Of Cornelius" sur le label Motown aux USA) sort ce lundi en France, une question nous taraude. Que vaut vraiment, artistiquement parlant, ce Corneille version 2009, maintenant adulte, désormais raisonnable, définitivement posé ?
Corneille est-il devenu consensuel et lisse, gommé de toute aspérité tel un Seal dont les reprises tièdes de standards Soul se sont vendues comme des petits pains en tête de gondole des supermarchés (supplantant le bon vieux best of nice price d'un Barry White dans la discothèque de la ménagère) ? Qu'a gardé Corneille de sa funkitude de 2003 ?
J'aurais beaucoup aimé pouvoir répondre à cette question, tout comme j'aurais pris plaisir à disséquer ici même ce nouvel opus, mais son label, qui surprotège sa "poule aux oeufs d'or" depuis qu'il a atteint un statut multiplatine et qu'il a été intronisé dans le grande famille de la variété française, ne m'en a pas donné l'opportunité. "Les exemplaires de l'album ne sont envoyés qu'aux gros médias". C'est la politique de Wagram Music concernant la promotion de Corneille. Alors que son dernier opus n'a dû s'écouler chez nous qu'à 20 000 exemplaires (en comptant large), croisons les doigts pour que ces gros médias sur lesquels la maison de disque de Corneille table tant, soient à l'heure au rendez-vous. Mais à J-3 de la sortie de son album, on ne peut pas dire que ça se soit bousculé au portillon pour couvrir l'évènement. Soit.
J'aurais bien aimé, aussi (et tant qu'à faire !), pouvoir discuter de ce nouveau projet avec le principal intéressé, et surtout, surtout, le mettre face à ses contradictions, ouvrir le débat, sans langue de bois, mais avec la légitimité de celle qui fut le témoin, dès sa signature chez Wagram en 2003, de la genèse de l'artiste Corneille, et qui, tel une Jeanne Moreau égarée dans le tourbillon de la vie, l'a connu, reconnu, perdu de vue, reperdu de vue, mais sans jamais (encore) le retrouver. Ma demande d'interview a reçu une fin de non recevoir de la part de Wagram Music. Privilège des medias d'importance, m'a-t-on poliment répondu. En attendant... de retrouver, éventuellement, Corneille sur mysoul.fr à l'occasion de son passage au Grand Rex début 2010, voici donc la (presque) interview du chanteur/musicien/producteur canadien, réalisé par notre partenaire, Télé-Vision.fr
L'album "Sans Titre" sera en vente ce lundi 19 octobre.
1e partie, Corneille nous présente le titre "Ma Comédie", nous parle de la crise du disque et de Youtube qui lui a inspiré la vidéo teaser de son premier single.
Dans la 2e partie, Corneille présente son titre "Le Parasite" et nous parle du phénomène de la télé-réalité, qui lui a inspiré le titre "Star Vite Fait" :
Retrouvez Corneille sur son site officiel et sur myspace
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble