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Grizzly Bear "Veckatimest"

Publié le 17 octobre 2009 par Jb

Note : 8,5/10

Meilleurs titres : Two Weeks/ Fine for Now/ While You Wait for the Others

Au sein de ces paysages du folk contemporain que j’évoquais autrefois, il faudra compter avec le groupe américain Grizzly Bear.

"Folk" est un terme évidemment réducteur qui masquera en partie l’originalité de la musique de Grizzly Bear, laquelle est également empreinte de psychédélisme et, par endroits, d’une authentique sensibilité pop-rock mâtinée d’un poil de rock expérimental. Mais enfin, il faut bien les classer quelque part, or la dominante de leur style me paraît être celle-ci, alors…

Leur dernier album, Veckatimest, devrait sans trop de problèmes élargir la base de leurs fans puisqu’il s’agit d’un disque plutôt abordable, suffisamment simple pour plaire à un grand nombre de gens. Ce qui ne signifie pas que la musique de Grizzly Bear ne soit pas un minimum chiadée et que les compos soient "faciles", ce qui ne signifie pas non plus que Veckatimest va être un "best-seller", mais enfin le succès d’estime et critique déjà obtenu avec le précédent album, Yellow House, plus complexe, devrait se confirmer et s’accroître.

Que ceux qui aiment sauter sur les tables ou dodeliner de la tête avec le coude posé sur la fenêtre ouverte de la voiture, les grosses basses à l’arrière vrombissant et faisant tout trembler, passent leur chemin. En effet, Veckatimest est un album plutôt calme, sans gros son, même si plusieurs compos sont rythmées et que ça n’a rien de chiant ni de soporifique !

A certains égards, des rapprochements avec le groupe Animal Collective pourront être dressés : même façon de prendre une base folk pour l’amener un peu ailleurs, la "tordre" et lui incorporer des rythmes plus tribaux, moins directement pop. Toutefois, là où Animal Collective pousse ce raisonnement et cette technique très loin (quitte à complètement délaisser le folk, notamment sur leur dernier album Merriweather Post Pavilion dont je parlais, parmi d’autres, ici), restant quoiqu’il arrive et de facto un groupe un peu mainstream et expérimental (voire lassant), Grizzly Bear sait davantage ménager ses effets et plaire à la ménagère de moins de 50 ans.

Par ailleurs, le groupe semble collaborer ou tisser des liens avec pas mal d’autres artistes de valeur : Radiohead, dont ils ont fait plusieurs premières parties en 2008 (et dont le guitariste Jonny Greenwood déclare qu’il tient Grizzly Bear pour l’un de ses groupes préférés), Atlas Sound (le projet solo de Bradford Cox, leader de Deerhunter) ou bien encore les Dirty Projectors (voir ici encore ma chronique patchwork). Ça n’est pas un critère en soi, mais ces affinités électives disent quand même quelque chose sur les valeurs et l’esthétique du quatuor US.

Mais revenons-en à Veckatimest : le début de l’album est tout simplement génial avec quatre méga-titres : "Southern Point", "Two Weeks", "All We Ask" et "Fine for Now". Cette mécanique implacable connaîtra bien sûr quelques moments un poil moins heureux (sur 52 minutes ça peut se comprendre), mais globalement tout l’album reste dense, cohérent et de très haute qualité (jolie fin d’album à partir de "While You Wait for the Others").

Les voix, toujours bien amenées et originales dans leur placement et leur texture, contribuent à l’ambiance un peu éthérée de Veckatimest et à l’adhésion (j’allais dire la sympathie) que peut immédiatement susciter Grizzly Bear.

Tous ces éléments font de Veckatimest un des très bons albums de 2009, qui trouvera sans doute une jolie place dans mes classements de fin d’année.


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