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Relance du crédit : un bilan d’étape.

Publié le 18 octobre 2009 par Loïc Abadie

En Europe :

Selon les statistiques de la banque centrale européenne, le crédit s’est contracté de façon générale, celui des ménages étant encore en très légère hausse. Nous sommes en tout cas bien loin des rythmes de hausse de 8 à 10% d’avant crise, et les politiques de relance ne sont visiblement pas parvenues à leurs fins.

Voici le tableau résumé des montants de prêts observés, en milliards d'euros.

Janvier 2009

Août 2009

variation (rythme annualisé)

Prêts globaux ( zone euro)

18 203

17 786.5

-3,9%

Ménages (zone euro)

4 893.8

4 901.8

+0,3%

Prêts globaux (France)

3 979.5

3 948

-1,4%

Ménages (France)

926

935

+1,7%

Aux Etats Unis :

- La statistique Z1 portant sur le 2ème trimestre 2009 a montré une répétition à l’identique de ce qui avait été constaté au 1er trimestre : la fuite en avant effrénée du gouvernement US (dette publique en hausse de 28% en rythme annualisé) a été incapable d’enrayer la contraction du crédit des autres secteurs :

-1,7%/an pour les ménages.

-1,8%/an pour les entreprises.

-12,2% par an pour les institutions financières.

En global (hausse de la dette publique comprise), le crédit s’est contracté de 123 milliards de $...laissant malgré tout la montagne de dettes du système presque intacte (52 792 milliards de $) pour « nourrir » les prochaines étapes à venir de la dépression économique.

Les données plus récentes (statistiques H8 de la FED) montrent que la contraction du crédit s’est poursuivie sur le 3ème trimestre en ce qui concerne le crédit à la consommation, et s’est même accélérée si on considère l’ensemble des prêts bancaires.

Relance du crédit : un bilan d’étape.

Relance du crédit : un bilan d’étape.

Conclusion :

- Les plans de relance ont échoué dans leur objectif de relancer le crédit.

- Aucune reprise durable n’est à attendre dans ce contexte, vu que la période de croissance qui a précédé était entièrement provoquée par l’expansion du crédit.

- La situation actuelle est sans doute plus mauvaise qu’à la fin 2008, parce qu’au problème du surendettement global du système (toujours pas réglé) s’est ajouté un nouveau problème : celui de la dette publique et de la marge de manœuvre de l’état qui se réduit un peu plus chaque mois.

- Dans ce contexte, les marchés US, avec des rendements sur dividende de 2,2% pour le SP500 et des PER 2010 estimés à 25 (dans l’hypothèse où tout se passerait bien au niveau de l’économie !) sont surévalués à l’extrême, et je ne vois  aucune raison de modifier pour le moment mon objectif à long terme d’un retour des indices à leurs niveaux du début des années 90 : Dow 3000-3500, SP500  vers 300-360 (l'alternative nettement moins probable, mais évidemment non exclue, étant un scénario à la japonaise, avec 10 ou 15 ans de correction plus douce avec alternance de rebonds et de corrections dans une tendance globale presque horizontale, sur le modèle du Nikkei des années 90).

Pour finir, un petit graphique des ventes de véhicules légers aux USA, qui résume à lui seul l'effet des "plans de relance" et l'absurdité de ceux-ci : La relance"du secteur automobile a consisté en un programme de prime à la casse appelé "cash for clunkers".

Avec ce programme, le gouvernement a effectivement obtenu d'incontestables résultats...qui ont duré 2 mois (juillet-août 2009), puis les ventes sont retombées à niveau d'avant plan dès la fin du programme (septembre 2009).

Le coût du véhicule supplémentaire vendu grâce au plan "cash for clunkers" est estimé à plus de 45 000$ par Avery Goodman...Toute "l'efficacité" économique des politiques de relance de la demande s'exprime ici : Une pluie de dollars jetée par la fenêtre en pure perte pour repousser le problème de quelques mois en l'aggravant au final.

A ce prix, le gouvernement pourrait d'ailleurs aussi bien acheter lui même les voitures en question (ce serait logique vu qu'il entretient dans le même temps des constructeurs non viables suivant les "bons principes" collectivistes), pour les offrir par exemple à une loterie générale (ou pourquoi pas, sur le modèle de l'ex-URSS, à de "méritants" apparatchiks keynésiens ayant  suffisamment contribué au grand effort national de fuite en avant).


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