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Le nirvana du capitalisme

Publié le 19 octobre 2009 par Jlhuss

minc-alain-02.1255806064.jpgAinsi donc, le rêve d’une “mondialisation heureuse” et d’un “capitalisme à visage humain”, si cher à Alain Minc (mais pas que), s’est lamentablement brisé.
C’est pas moi qui le dis, c’est “not’bon Nicolas” qui l’a affirmé dans son discours du 25 septembre 2008.
Le rêve s’est brisé“. T’as raison Nico !
Il a même viré au cauchemar pour certains qui sont venus grossir du coup (encore d’avantage), les files d’attente à la porte des “pôles” (emploi).
Mais (comme disait l’autre) : une “question me taraude l’esprit”, “Qui c’est qu’a cassé le beau rêve d’Alain et de Nico ? Hein ?”
Si j’en crois les pétillantes chroniques de Christophe (Barbier) et de quelques autres commentateurs tous patentés et sortis du même tonneau libéral (même s’ils ne sont pas tous aussi “pétillants” que lui).
“Tout ça ! C’est la faute à “ON” !

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Ce “ON”, notez le, aussi anonyme que les sociétés du même nom, aurait donc (tenez vous bien !) : “caché les risques“, “laissé les banques spéculer au lieu de faire leur métier”, “fait croire qu’en mutualisant les risques on les faisait disparaître“, “financé les spéculateurs plutôt que les entrepreneurs”, “laissé sans aucun contrôle les agences de notation et les fonds spéculatifs”, “profité de l’accueil bienveillant d’un tas de paradis fiscaux”, cétéra, cétéra…
Forcément, tout de suite, “LA” solution a surgi des neurones surchauffés (par la colère), des cerveaux éblouissants de la plupart de nos “responsables politiques” (et pas que) : “Pisque c’est comme ça, on va réguler plein pot !”
- Qu’est ce t’en dis Baracq ? Et toi Angela ? Et toi Sylvio ? Et toi ? Et toi ?
(tertous ensemble)
- Yes we can !
Je vais vous épargner la suite, ça nous aurait certes un brin divertis et mais d’abord, je suis pas là pour divertir et surtout, on connaît la fin de l’histoire : “les traders vont se partager à la fin de cette “année de crise 2009″, un paquet d’étrennes comme jamais “.
- Ah ben ! Merdre alors ! (comme dit Baptisse)
Baptisse, y dit aussi : “On devrait bien en pendre haut et court quelques uns de ces fameux “traders”, ça leur apprendrait à vivre !”
Cette “réaction amusante”, part sans doute d’un “bon sentiment”, mais faut bien avouer, “politiquement c’est pas juste” et surtout : ça ne servirait à rien.
Si (bien sûr), c’est pas gentil de se partager ainsi en “loucedé” et à quelques uns un pactole (de 140 milliards de dollars à c’qu’on dit), pendant que des millions d’autres “dansent devant le buffet” et que 5 milliards de terriens crèvent de faim (à c’qu’on dit toujours), n’empêche.
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Les “traders” ne sont en définitive que des “salariés mercenaires” qui ne sont très bien payés que parce que ceux qui les emploient y retrouvent largement leur compte (je vous laisse imaginer l’ampleur du “truc”).
- Alors Makhno ! Qu’est ce qu’onf ?
Mon avis, on commence déjà par tenter de comprendre d’où y vient tout ce pognon qui spécule et aussi, pourquoi il spécule au lieu de s’investir raisonnablement (et vertueusement), dans les secteurs “productifs” (comme ils disent).
D’où il vient ?
Comme l’avait si finement analysé en son temps (déjà), le vieux Karl (et jusqu’à preuve du contraire, que j’attends toujours), le capital, c’est “l’accumulation du travail”.
Comme on en peut pas tout faire dans la vie : les uns “accumulent”, pendant que les autres “travaillent”. Comme je l’ai indiqué plus haut (et tant pis, si y’en a qui suivent pas), tout ça ne date pas d’hier (1856).
- Mais c’est po juste ! (qu’y dit Baptisse).
- Fectivement Baptisse, c’est “po juste”, mais surtout, c’est un non sens qui nous conduit “tertous” directement dans le mur, mon pôv !
Imagine mon “camarade”. Entre 1980 et 2006, la part des salaires dans la valeur ajoutée des entreprises a effectivement diminué de 67 à 57% pour les quinze pays les plus riches de l’OCDE. Je vais te confier un secret, dans les autres pays développés (hors Union Européenne), c’est tout pareil (voire pire). Pendant ce temps là, un patron du CAC 4O gagne (en moyenne), 300 fois le SMIC sur un an (m’étonnerait qu’il consomme le tout).
Alors, tout ce “travail accumulé” (ces capitaux flottants), ne trouvant plus à s’investir dans le domaine de la production classique de biens ou de services, vu la baisse généralisée de la “demande solvable” (les “marxisses” appellent ça : “la baisse tendancielle du taux de profit”), a d’abord essayé de s’offrir un petit bol d’oxygène en inventant les “prêts à haut risque“.
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Je traduis : On prête du pognon à des “pôv z’ahuris” qui n’ont pas de “baraque” (et pas le moyen d’en acheter une), en sachant d’avance qu’ils ne pourront jamais rembourser ce qu’on leur a gentiment prêté (à des taux qui se révéleront vite insupportables).
- Oui, mais alors, qui c’est qui va payer ?
- Bah ! On vendra leur baraque pour rentrer largement dans nos sous (élémentaire mon cher Baptisse).
Sauf que. Trop de logements à vendre sur un marché restreint (pour cause d’acheteur paupérisés). Pschittt ! Éclatement de la bulle.
Dépêchons nous de cacher les “miettes du carnage” sous le tapis de la “titrisation”. Re Pschitt !! Et cette fois ci, c’est tout le système qui nous fait une déprime, avec faillite des frères Lehman à la clef.
La suite, tu la connais Baptisse et tu as du même coup la réponse à ta question. “Qui c’est qui va payer ?”
Toi ! (et nous aussi bien entendu)
- D’un autre côté, ce qui me rassure, c’est que ça n’arrivera plus ce genre de c…….., mat’nant.
- Détrompe toi et les résultats financiers de 2009 en sont la preuve (s’il en était besoin).
La “sur accumulation” du capital se poursuit grand train, la spéculation, sorte de parthénogénèse monstrueuse qui fait que le capital peut maintenant produire du capital sans passer par le procès de la production (et pas non plus celui de la distribution), prend chaque jour plus d’ampleur, jusqu’à où ? Jusqu’à quand ?
“ON” (toujours lui), a enfin découvert le “nirvana du capitalisme” : accumuler du capital sans avoir besoin pour cela d’exploiter le travail de qui que ce soit (et tous les inconvénients qui vont avec : syndicats, partis d’opposition …). Je me suis même laissé dire (par quelque mauvais esprit sans doute), qu’ ON était en train de “faire” mettre au point des logiciels qui permettraient (éventuellement), de se passer de la plupart des “traders” (qui coûtent si cher).
- Alors, on va tous crever !
- N’effet ! Sinon, y’a aussi le socialisme.
- Oui mais ! Non ! Le socialisme : les soviétiques, l’étatisation, Jospeh, le goulag …
- Je sais, je sais. D’un autre côté, quand je parle de “capitalisme”, est ce que je vais rechercher au plus profond des sombres mémoires : l’Espagne de Franco, la Grèce des colonels, le Chili de Pinochet et la dictature Argentine (entre autres) ?
Nan bien sûr ! Ça serait pas honnête ni raisonnable. Mais toi Baptisse, tu es honnête et raisonnable, avec toi et beaucoup d’autres, il est grand temps que nous nous mettions à l’inventer ce “vrai socialisme” qui seul nous permettra d’échapper à la barbarie qui vient.
Chiche ?
Cordialement

Makhno


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