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L’Espagne est au plus mal !

Publié le 20 octobre 2009 par Bil

lea 087.JPGMon récent séjour chez nos voisins ibériques m’a déconcerté. De Bilbao à Burgos, de Madrid à Zaragoza je n’ai vu que des chantiers arrêtés, des banlieues abimées par la présence d’ensemble collectifs évidés et désertés par les entreprises.

Reste le plaisir d’échapper à cela par des routes et autoroutes toujours plus nombreuses (le plan antérieur à la crise a essentiellement servi les infrastructures des régions). Barcelone et la côte méditerranéenne m’avait dès septembre 2008 convaincu de l’ampleur de la crise de l’immobilier dans ce pays ; ma dernière visite me permet d’affirmer que le malaise est profond et continu ; il laisse de plus en plus de monde sur le trottoir. Le chômage ? Officiellement à 18% mais il semblerait que les « informés » tablent sur un 20% avant la fin de l’année. Le déficit ? Officiellement 10% mais tout le monde s’accorde a considérer les hausses fiscales du gouvernement socialistes comme destructrices de richesse et peu favorable au redressement de la balance en 2010.

Pourquoi cela ? Essentiellement en raison de la prééminence du bâtiment et des travaux publics dans l’économie espagnole. 80% de la population est propriétaire (en majeure partie sous hypothèque) et la bulle (la vraie) fragilise durablement ce pays. Il y a encore trois ans le jeu consistait à acquérir un logement…pour le revendre 1 an après avec une plus value de 15 à 20%. Mêmes les plus timorés ont donc réalisés des opérations à tiroir (et plus value) jusqu’à l’arrêt brutal des hausses. Le retournement est foudroyant ; au-delà de l’arrêt de la demande la profession a du limiter drastiquement ces encours par des ventes de stock hors marge et l’arrêt de la majeure partie des opérations en phase de travaux transforme les banlieues en un fatras de piliers béton sur 5 à 8 niveaux de planchers évidés. L’économie, dans ces régions, n’existe qu’au travers du bâtiment, du tourisme et de la sous traitance (automobile en particulier). Nous assistons donc à du dumping touristique (les réservations hôtelières sur internet en font foi) et aux sempiternelles subventions à l’automobile... Le plan de relance peine à prendre effet ; seuls la communication gouvernementale par panneaux publicitaires est présente (voir photo) sur les sites retenus car les marchés tardent à être signés.

L’avantage pour la France est le reflux important des clients espagnols sur les bulles de ventes des promoteurs frontaliers. D’Hendaye au cœur des Landes les prix sont en (légère) flexion grace à cela. Il est loin le temps des déballages de boîtes à chaussure pleines de billets chez les notaires locaux ! Aujourd’hui l’endettement moyen des ibériques est de 130% des revenus annuels ; il n’y a donc plus de place pour la fantaisie fiscale…et le gouvernement socialiste souhaite ralentir l’économie souterraine. Reste la passion du foot, les transferts de joueurs au prix de la tonne d’or, les fêtes et le loto…nous sommes revenus 15 ans en arrière en 18 mois !


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