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Étudiants chinois à Toulon ? Pas qu'à Toulon... suite

Publié le 21 octobre 2009 par Philippejandrok

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En conséquence, ce petit directeur d’institut qui avait pris la place du regrèté Monsieur Gagean, qui avait été nommé à des fonctions plus gratifiantes, me fit venir dans son bureau le jour de ma soutenance pour me prévenir qu’il n’était même pas question d’envisager de continuer mes études dans son institut et qu’il y veillerait personnellement, tout simplement parce que j’avais choisis un autre directeur que lui. Je me souviens encore de ses paroles :


-      -  Jandrok, je vous interdis de continuer vos recherches dans cet institut.

-       - Vous n’en avez pas le droit.

-       - Mais j’ai ce pouvoir.


Pauvre petit arrogant minable que le pouvoir corrompt, et qui rend encore plus con les imbéciles.

Je fis donc mon DEA dans un autre institut, le département Cinéma auprès d’un homme extraordinaire, Pierre Haffner, deux thèses de philosophie, un esprit remarquable et un humour qui correspondait parfaitement au mien. Ensemble, nous étions comme larrons en foire et il respectait mes points de vue, au point de rédiger une demande de dérogation dans les formes et dans les termes les plus élogieux pour me permettre de devenir son étudiant chercheur. Cette demande devait être contresignée par ce prof d’origine polonaise qui avait souhaité mettre un terme à ma carrière universitaire. Pauvre petit homme qui se prenait pour Bonnard 100 ans plus tard et qui peignait avec ses pieds des niaiseries à faire pleurer, sans parler des travaux d’étudiants qu’il volait et intégrait à ses propres tartufferies. Lorsqu’il me vit arriver avec ma demande de dérogation à contresigner, il me dit :

-   Ah ! Jandrok, pas chez nous, souvenez-vous, je vous ai prévenu.

        -   Ce n’est pas chez vous Monsieur.

       -   Faites-voir, il jubilait rien qu’à l’idée de me sacquer, je tendis le document à cet espèce de salopard frustré qui se délectait dans son abus de pouvoir, ce n’est pas dans notre institut, n’est-ce pas ?

       -  Non Monsieur.

       - Mais alors où ?

      - Département cinéma.

     - Ah ! Et puis il se mit à lire le texte élogieux rédigé par Pierre Haffner à mon égard, qui se trouvait sous yeux. Qui a écrit ça ? Demanda-t-il vindicatif, comme si il avait l’intention d’aller casser la gueule au connard qui avait osé prendre ma défense.

       - Pierre Haffner !

Ah ! Pierre Haffner… Fort, bien, fort bien, bon, je signe où ?

 - Vous signez là !


Et je pointai la case du doigt  sur le papier. Nul n’était de taille pour s’opposer à mon nouveau directeur qui pouvait se montrer implacable avec les imbéciles, surtout avec celui-là qui avait trop peur de s’en faire un ennemi. Il signa bien malgré lui ma dérogation, et je fis mon DEA qui fut publié par l’institut un an  plus tard, mais je n’obtins  pas la moindre bourse pour terminer ma thèse, car faire une thèse sur le cinéma des premiers temps est très couteux, mais elle aurait apporté sa pierre à l'édifice de la culture française, parce que de la culture,  les français s'en  fichent tant qu’elle ne brille pas dans les salons parisiens.


Mes recherches m’amenèrent jusqu’à la FEMIS, anciennement l’IDHEC, la plus fameuse école de cinéma française à Paris. Je pus y mener des entretiens, et surtout avec un ancien technicien qui m’apprit comment fonctionnait cette école dans laquelle je rêvais d’entrer depuis que j’étais enfant, mais…

 -       Vous comprenez jeune homme, ici, nous avons un fonctionnement particulier, et les places sont chères. D’abord, nous avons les fils et les filles de la grande famille du cinéma, puis, nous avons les étudiants européens, africains, chinois, vietnamiens, marocains, algériens, enfin, tous les pays avec lesquels nous avons des accords et ensuite, s’il reste de la place, le commun des mortels, c’est à dire vous, les autres, mais comme les quotas sont remplis, vous avez là une école d’élite, même si les résultats finaux ne sont pas toujours ceux escomptés.


 Grace à cet homme j’avais enfin compris pourquoi j’avais raté mon concours d’entrée dans cette école, mais j’avais autre chose à faire que de me lamenter sur mon sors, j’avais une enquête à réaliser.


De retour à Strasbourg, je m’entretins de mes recherches avec Pierre, je faisais le point et nous partagions également des moments de franche camaraderie. Un après-midi de printemps, nous avions rendez-vous dans son bureau à la Fac et j’attendais patiemment mon tour, lorsqu’il sortit avec une charmante jeune fille d’origine coréenne. Il lui demanda de revenir plus tard avec d’autres description de son travail. Pierre me fit entrer et me donna un dossier :


-       - Tiens, lis ça !

C’était un plan de maîtrise dans les formes, tout semblait parfait et remarquablement exprimé, j’étais bluffé.

-      -  Tu en penses quoi ? Me demanda-t il

-      -  Il me semble très bien ce sujet, quel est le problème ?

-      -  Le problème, me dit il dépité, c’est que cette jeune fille qui vient de sortir est incapable d’aligner deux mots de français l’un derrière l’autre et que ce plan, quelqu’un d’autre l’a fait à sa place. À ton avis, que dois-je faire ?

-       - Sacque là ! Il n’y a pas de raison. Tu sais ce que j’ai du endurer pour en arriver là, et toi qui m’engueules systématiquement pour une virgule ou un point.

-       - C’est vrai, tu écris comme un pied.

-      -  Peut-être, mais j’écris, alors que celle-là, même si elle a un beau petit cul, elle n’écrit même pas notre langue, alors sacque là !

-      -  Je ne peux pas faire ça.

-       - Ce sont les quotas d’étrangers, les accords tacites qui t’en empêchent…

-       - D’où tiens tu cette information ?

-       - Ne te fatigue pas Pierre, tout le monde le sait sur le campus.

 À présent, je vous demande si vous croyez encore à l’innocence de Monsieur Laroussi Oueslati à Toulon, parce que ces pratiques, on les connait depuis plus de 20 ans et les journalistes ne se réveillent qu’aujourd’hui ? Comme la cavalerie, ils arrivent bien en retard.


 Allez donc trainer dans les couloirs des universités, allez-y, fréquentez les étudiants, parlez avec eux, je ne peux compter combien j’ai vu d’étudiants incompétents obtenir leurs diplômes alors que d’autres plus capables, timides, peu enclins à gérer leur stress ne les obtenaient pas parce qu’ils échouaient à l’examen finale malgré leur véritables capacités.

 Le système mafieux de la Faculté de Toulon, ne me surprend pas, et je comprends également pourquoi nous étions à Strasbourg assaillis par des vagues d’étudiants marocains telle année, de Coréens, telle autre et comment on demandait un degré d’excellence pour les étudiants français, alors que l’on pratiquait un laxisme scandaleux avec les étudiants étrangers. Ce n’est pas du racisme, je vous assure, c’est juste une question de justice, en fait, non, c’est sans doute une question d’argent. L’argent, le nerf de la guerre et de toutes les actions. Plus une faculté a d’étudiants, plus elle est subventionnée, c’est un cercle vicieux.

Allez, nous vivons une époque formidable…


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