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Armes et munitions : une société prépare son entrée à Wall Street

Publié le 22 octobre 2009 par Theatrum Belli @TheatrumBelli

C'est ce dont nous avions besoin... DE PLUS D'ARMES". L'auteur de cette formule n'est ni le chef d'un groupe armé, ni le responsable d'une brigade de police, mais un certain Eric Rosenthal, lecteur assidu du site du Wall Street Journal. Ironique, il réagissait, mardi 20 octobre, à l'annonce de la prochaine introduction en Bourse de Freedom Group, le spécialiste américain des fusils et munitions.

Selon le quotidien américain, le fonds d'investissement Cerberus, propriétaire de la société depuis 2006, prépare son entrée à Wall Street avec l'idée d'en tirer un profit maximal. Le moment est idéal. En pleine crise, dans un environnement de consommation pourtant globalement déprimé, les ventes d'armes, libres aux Etats-Unis, battent des records.


Selon les données collectées par le FBI il s'est vendu, en un an, 9 millions de fusils et de pistolets. Au total, 355 millions d'armes sont en circulation aux Etats-Unis (1,17 arme par habitant !) "Depuis l'élection de Barack Obama, les ventes ont progressé de 30%, indique John Steele, un ancien de chez Smith & Wesson, patron de la filiale du fabricant d'armes factices Cybergun à Dallas (Texas). C'est du jamais-vu." Passionné de chasse, M. Steele raconte qu'il a voulu récemment acheter des balles pour son "44 automatique". "Il n'y en avait plus une seule. Plus une seule !, répète-t-il. Or, le 44 est un modèle standard."

L'arrivée d'un président démocrate à la Maison Blanche s'accompagne traditionnellement d'un rebond des ventes d'armes. Les démocrates sont en effet moins favorables que les républicains à leur vente libre, ce qui conduit à des achats de "précaution". Avec M. Obama, la menace a semblé plus sérieuse encore que sous l'ère Clinton. En Californie, un Etat pourtant gouverné par le républicain Arnold Schwarzenegger, une loi, dite AB962, vient d'être votée qui prévoit que pour acheter une arme, un Américain devra, à partir de 2011, apposer son empreinte digitale. Une révolution.

La crainte de nouvelles mesures restrictives et le sentiment d'insécurité croissant lié à la crise ont incité les Américains à se ruer chez les armuriers. Pour le plus grand bonheur des fabricants, tels Smith & Wesson, et bien sûr de Freedom Group. Selon le Wall Street Journal, les ventes de la société devraient atteindre 900 millions de dollars (600 millions d'euros) cette année. De quoi appâter les investisseurs et permettre à Cerberus, plombé par ses investissements désastreux dans le constructeur automobile Chrysler ou la société de crédit automobile GMAC, de se refaire une santé.

Pour autant, les experts ne manquent pas de souligner que si Freedom ressemble à une pépite, c'est aussi un fruit bien mûr. "Les plus belles années sont forcément derrière nous", reconnaît un fabricant.

Source du texte : LE MONDE.FR


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