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La petite édition en péril !

Par Goliath @Cayla_Jerome

Cet article qui nous intéresse tous, n'est pas de moi ; je le reproduis donc intégralement du blog d'ANNE-LAURE BUFFET.

Touchez pas à nos éditeurs ! (Source "drole-dendroit.blogspot.com/")

Il y a à peine trois jours, j'écrivais quelques lignes empreintes de colère contenue, suite à certaine question qui me portait sur les nerfs, la fameuse :"Ah vous êtes écrivain, c'est super, et sinon c'est quoi votre vrai métier?".

La colère retombée, je reprenais le cours de ma vie et ma plume, et me remettais au métier (car... cent fois sur le métier remets ton ouvrage...).

En oubliant malheureusement et j'en suis désolée ceux qui font que le travail de chaque écrivain peut un jour être connu, je nomme ici les Editeurs.

Avec des nuances.

S'il existe en France un certain nombre de grands éditeurs reconnus et respectés, enviés, jalousés, courtisés, détestés parfois, il est pléthore de petits éditeurs, peu, mal ou inconnus même, mais qui se battent pour faire vivre et connaître des écrivains.

Confrontés aux mastodontes de l'édition, aux circuits de diffusion - distribution, aux conflits d'intérêt, aux difficultés financières, aux besoins de communications... ces "petits" éditeurs se sont retrouvés et ont fait naître un collectif, le leur, "L'autre livre", cherchant à résister face à la création d'un monopole de l'industrie du livre, avec pour objectif non de "combattre les livres des auteurs édités par les industriels du livre mais bien de permettre qu'existent à leurs côtés "d'autres livres"

En 2003 ils organisent leur propre salon du livre, qui ne serait en rien un contre salon du livre mais la possibilité donnée aux éditeurs indépendants de présenter leurs auteurs, leur production, leurs particularités éditoriales...C'est permettre qu'existent à côté des auteurs de l'industrie du livre "d'autres livres" mis à la disposition du plus grand nombre possible.

Ce salon se tiendra cette année du vendredi 20 au dimanche 22 novembre, à l'espace des Blancs Manteaux, 48 rue Vieille du Temple, 75004.


Ce salon "L'autre livre" n'empêche cependant pas ces éditeurs de chercher à participer, d'avoir besoin de participer au traditionnel salon du livre qui se tient fin novembre.

Pour y être, les éditeurs doivent régler un certain montant, tarif fixé par avance.

Or, il semblerait que les conditions pour le salon 2010 soient modifiées fortement, au point que ces petits éditeurs qui, je le rappelle, se battent pour permettre de promouvoir le métier d'écrivain, la diffusion des oeuvres...et donc pour le plaisir des lecteurs, ces petits éditeurs donc risquent pour des raisons financières de ne plus avoir accès au Salon du Livre.

Aussi près de 80 éditeurs, dont le collectif "L'autre livre" ont interpellé M.Eyrolles (président du syndicat national de l'Edition) et M. Frédéric Mitterrand et adressé un courrier afin de les alarmer sur le sujet.


Voici le contenu de cette lettre :

Lettre à l’attention de Frédéric Mitterrand, signée par différents éditeurs de

l’association L’autre livre et par les Mots Migrateurs…

Monsieur Serge Eyrolles
Syndicat national de l’Édition
115, boulevard Saint-Germain
75006 Paris
Paris, le 12octobre 2009
Copie à Monsieur le ministre de la Culture

Monsieur le Président,
Nous tenons, collectivement, à vous alerter sur l’orientation que semble prendre l’édition 2010 du Salon du Livre de Paris.
Depuis des années, le tarif «Trampoline», réservé aux éditeurs réalisant moins de 300000euros de chiffre d’affaires, leur permettait de disposer d’un stand de 9 m2 tout équipé pour la somme de 2000euros HT. Somme qui peut sembler dérisoire, mais est importante lorsque l’on connaît l’état de la trésorerie des petites maisons d’édition.
Au milieu du mois d’août, Reed, le concessionnaire du salon, a fait parvenir aux éditeurs sa proposition commerciale pour 2010. Et là, stupeur (mais stupeur étouffée par la chaleur estivale): le tarif «Trampoline» est désormais exclusivement réservé aux primo exposants. Pour pouvoir bénéficier d’un stand équivalent, un petit éditeur ayant déjà participé au Salon devra dorénavant débourser plus de 4300euros HT, si l’on intègre au tarif de base toutes les «options» – obligatoires (assurance, inscription, compteur électrique, etc.).
Lundi 7septembre 2009: une réunion, initiée par Reed, s’est tenue au siège du syndicat dont vous êtes le président en présence d’une cinquantaine d’éditeurs et de l’équipe du Salon du Livre au grand complet.
M. Morisset, le commissaire du Salon, nous a expliqué qu’il avait décidé «d’accompagner davantage la petite édition» et que la suppression du tarif «Trampoline» pour les éditeurs ayant déjà exposé visait à simplifier l’offre commerciale.
Pourquoi cette augmentation de 115%? Nulle réponse ne nous a été apportée. Pourtant, il apparaît évident qu’en doublant le tarif des «petits» stands (il est à noter que le tarif des autres n’a, lui, pas évolué),
le Salon du Livre risque très vite de se délester des petits éditeurs incapables de suivre cette inflation.
Lundi 20septembre, Reed a mis au point une nouvelle grille tarifaire destinée aux petits éditeurs,
en proposant le stand de 9 m2 à 3519€, ce qui «limite» la hausse à 1519€.
Cette majoration, de 75% tout de même, nous semble bien éloignée de la volonté annoncée par le commissaire du Salon d’«accompagner davantage la petite édition».
Inutile de rappeler que le Salon du Livre est pour tous les éditeurs – petits et gros – le moyen de nouer de nouveaux contacts avec lecteurs, libraires, bibliothécaires, journalistes…
Nous souhaiterions connaître votre position sur cette augmentation et savoir qui en est l’initiateur.
Est-ce le SNE, propriétaire du Salon, ou bien votre prestataire Reed?
Depuis quelque temps se murmure que certains aimeraient voir le Salon retrouver le cadre prestigieux du Grand Palais. Hélas, le mètre carré y est plus rare qu’à la Porte de Versailles et tout le monde ne pourra être de la fête, comme vous le confirmiez dans un entretien à Livres Hebdo en février2009 en affirmant: «Si on retire les stands marginaux, on peut peut-être y tenir.» Devons-nous en déduire que nous sommes ces «marginaux» qu’il faut commencer à éloigner?
Dans l’attente de vos éclaircissements sur une situation que nous jugeons alarmante pour la politique du livre en France, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre considération la plus distinguée.
Valérie Millet, Les Éditions du Sonneur
Laurent Seminel, Menu Fretin
Francis Combes, Le Temps des Cerises
Edmond Janssen, Éditions Delga
Gérard Cherbonnier, Éditions Le Petit pavé
Jean Ferreux, Téraèdre publishing
Dominique Gibert, Diateino
Dominique Tassel, Éditions Albertine
Alain Gorius, Éditions Al Manar
Guillaume Zorgbibe, Éditions du Sandre
Michel Chandeigne, Éditions Chandeigne
Pascal Arnaud, Éditions D’un Noir Si Bleu
Émeric Fisset et Marc Alaux, Éditions Transboréal
Thierry Marchaisse, Éditions Epel
Laurence Teper, Éditions Laurence Teper
François Plisson, Éditions de La Fibule
Xavier D. de Casabianca, Éditions Éoliennes
Marie Kattie, Présence africaine Éditions
Thierry Boizet, Éditions Finitude
Pierre Picy, Éditions Kailash
Christophe Sedierta, Éditions de la Dernière Goutte
Yves Frémion, président du MOTif
Susanne Juul, Gaïa Éditions
Sylvie Vacher, libraire
Brigitte Bouchard, Les Allusifs
Samuel Seguin, Éditions Fata Morgana
Paule Martigny et Alain Vollerin, Mémoire des Arts
Jean-Luc A. d’Asciano, Éditions L’Œil d’or
Xavier Legrand-Ferronnière et Anne-Sylvie Homassel, Éditions Le Visage vert
Sabine Bucquet-Grenet, Les Éditions de l’Épure
Arnaud Fournier, Stalker Éditeur
Claire Paulhan, Éditions Claire Paulhan
Frédéric Jaffrenou, Éditions Isolato
Pierre Marchant, Éditions Calleva
Catherine Desjeux, Éditions Grandvaux
Marjolaine Pereira, Éditions Millefeuille
Gérard Pourret, Éditions Mouck
Nicolas Gary, Actualitte.com
Pascal Pratz, Asphodèle éditions
Pascal Boulanger, bibliothécaire, auteur
Thomas Seurat, librairie Grangier (Dijon)
René et Alice Turc, éditions Grandir
Éliane Huber, libraire
Monique Subra, éditions du Carbardès
Étienne Galliand, Alliance des Éditeurs indépendants
Benjamin Jugieau, TDO éditions
Maryline Larret, bibliothécaire
Caya Makhélé, Éditions Acoria
Déborah Dupont-Daguet, librairie Gourmande (Paris)
Élise Milicevic, Éditions 1793
Évelyne Philippe, Éditions de Bourgogne
Valérie Marty, Éditions Créer
Gilles Seegmuller, Éditions de l’Onde
Patrick Lefrançois, Éditions Pascal
Marie-Hélène Alba, Éditions du Lys noir
Isabelle Drouin Soubrillard et Yves Soubrillard, Éditions Infrarouge
Martine Levy, La cause des livres
Raphaël Thomas, Éditions La ville brûle
Danica Urbani, Dadoclem
Jean-Luc Hadji-Minaglou, Éditions Lis et Parle
Philippe Raimbault, Les mots migrateurs
Jean-Christophe Pichon, Éditions Edite
Charles Merigot, Éditions de la Ramonda
Benjamin Lambert, Librécrit
Hugues Barrière, Autour du livre
Nicolas Bayart, Éditions Le Passager clandestin
Christian Sauvan-Magnet, Éditions Le Desk
François David, Éditions Motus
Gil Fonlladosa, Éditions In Octavo


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