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Mademoiselle Chambon - De Stéphane Brizé

Par Kilucru
Mademoiselle Chambon - De Stéphane Brizé
Mademoiselle Chambon
De Stéphane Brizé
D'après le roman d’Eric Holder
Avec Vincent Lindon (Jean), Sandrine Kiberlain (Véronique Chambon), Aure Atika (Anne-Marie), Jean-Marc Thibault (le père de Jean), Arthur Le Houérou (Jérémy)..
Synopsis
Jean est maçon.
C'est quelqu'un de bien : un bon mari, un bon père, un bon fils.
Et puis un jour, il croise Mademoiselle Chambon, l'institutrice de son fils.
Il est un homme de peu de mots, elle vient d'un monde différent.
Jean ne devine pas à quel point cette rencontre va bouleverser sa vie.
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Il suffit d’un regard, de quelques gestes lents et hésitants, d’une absence de mots ! L’amour est une alchimie, une équation qui ne se résout pas, mieux encore qui ne se pose pas, il advient point à la ligne !
Après avoir confronté, dans un cours de tango, un huissier de justice et sa cavalière (Patrick Chesnais et Anne Consigny) aux vents de Cupidon dans" Je ne suis pas là pour être aimé ", Stéphane Brizé réalise une autre histoire d’amour impossible, soumettant cette fois Vincent Lindon, heureux père de famille à la grâce fragile de Sandrine Kiberlain.
De rencontres inévitables à souhaitées avec l’institutrice de son fils, Mademoiselle Chambon envahit l’esprit de Jean, bouleverse sa vie !
Le talent du réalisateur allié à celui des deux comédiens, fait merveille ! Apte à rendre sincère cette minuscule tension, dans le silence, aux travers des images il nous semble entendre les battements de ces deux cœurs qui soudain cognent un peu plus vite.
Mademoiselle Chambon - De Stéphane Brizé
Avec parcimonie, sans grande démonstration, à l’aide de petits riens : un air de violon, des disques que l’on se prête, l’application que l’on met à changer une fenêtre (et oui ..) , le temps que l’on prend pour regarder l’autre, avec tous ces petits bouts de vie, d’envie, d’intérêts pour l’autre Stéphane Brizé nous amène au cœur de l’amour qui vient de frapper. Il le fait avec pudeur et une évidente tendresse pour ses personnages, de la solitaire institutrice prête à revoir sa copie, au mari prêt à tout larguer, mais le peut-il vraiment ? Abandonner femme et enfant, cette épouse jusque là parfaite, Aure Atika l’incarne à merveille, il lui suffit de capter un regard de son époux posé sur l’institutrice pour d’instinct et aussi car l’amour y est trop criant, comprendre !
Laisser aussi son père( Jean-Marc Thibault) qu’il entoure de tant d’attentions, l’aidant à sa toilette, ou l’accompagnant à sa demande aux pompes funèbres régler le futur de celui qui n’en aura plus .Un thème presque récurrent chez le réalisateur, déjà l’huissier de « Je ne suis pas là pour être aimé » se heurtait de façon plus austère à son ascendant. Ici rien de tout cela l’amour filial ne se cache pas !
Au final, de par la finesse de son écriture, de par la qualité de son interprétation, lui un peu massif, épais mais tendre et fondant, elle, Sandrine, que de grâce déployée, oui subjugué je fus devant tant de beauté, de simplicité et..de grains de Beauté !
Voilou je ne vous ai pas tout dit, loin s’en faut, je n’ai quasi rien dévoilé, à vous d’aller y regarder !
Et me vient à la mémoire
"..Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir..."
Antoine Pol (1888-1971)
repris par Georges Brassens

Excessif.Com "..Le propos du film est simple : les sentiments sont une évidence qu'il ne faut pas nier. Au-delà des apparences, des carcans familiaux et sociaux, des différences, les sentiments surgissent parfois là où on ne les attend pas. C'est le cas de ceux que vont partager Jean et Véronique....Et c'est cette relation naissante, adolescente et tout à fait innocente qui intéresse le cinéaste. Leurs mondes respectifs s'estompent et c'est au détour d'un service rendu, de l'écoute d'un morceau de violon, d'une nuque dégagée de ses cheveux que Brizé écrit les vers d'une union douce et délicate..."
CritiKat.Com "Les histoires d’amour ratées font parfois les grands films : Mademoiselle Chambon se place avec humilité dans la lignée d’un Sur la route de Madison, sans la classe crépusculaire de Eastwood mais avec deux atouts de taille : Lindon et Kiberlain, renversants....Mademoiselle Chambon, c’est donc la rencontre entre un ouvrier en bâtiment, marié avec enfant, qui rencontre une institutrice célibataire et va en tomber amoureux, sans crier gare. Le sentiment, réciproque, ne facilite pas les choses pour autant : Mademoiselle Chambon est la chronique d’un rendez-vous sans cesse manqué, et d’autant plus bouleversant. ....Le talent d’écriture de Brizé, qui fait peu parler ses personnages, mais bien, n’a d’égal que son talent pour mettre en scène le silence − et tout ce qui l’accompagne : le malaise, la honte, la timidité, la peine, la peur... Surtout, le cinéaste filme ses personnages dans leur quotidien en évitant soigneusement toute dramatisation excessive.."
Le Monde.Fr - "Mademoiselle Chambon" : deux amoureux qui oscillent au bord du gouffre

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