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Jean Sarkozy : une leçon bien apprise

Publié le 23 octobre 2009 par Hmoreigne

 Fin de l’acte II. Le rideau est tombé. Les applaudissements peuvent retentir. Le prince Jean restera sans terres quelque temps. Sa prestation a été incontestablement bonne. Les formules travaillées avec Christophe Lambert , le conseiller en communication qui l’assiste, ont été placées au bon moment, avec le ton juste. Pas de conclusion hâtive. On est encore loin de l’épilogue. Du côté des Sarkozy on sait reculer pour mieux sauter.

La grande gagnante de cet épisode de telenovela , c’est la communication. Pas encore la méritocratie. Le jeune premier des Hauts-de-Seine se voit déjà promettre un bel avenir. Le temps joue pour lui. Chaque jour qui passe le rapproche un peu plus d’un poste à responsabilité. Demain la présidence du Conseil Général ou du futur établissement qui naîtra de la fusion de l’Epad et de l’Esa (projet Epadsa). Après demain un siège de parlementaire et, pourquoi pas dans quelques semaines, un avenir présidentiel. 23 ans et toutes ses dents. Grand papa peut être fier, lui qui rêvait tout haut il y a quelques mois à la fondation d’une dynastie .

La décision de Jean Sarkozy est, selon l’intéressé, personnelle. Soit. Le Conseiller général a tout de même consulté papa …mais pas le Chef de l’Etat.  Une formule choc longuement mitonnée dans ses séances de médiatraining. Un remake modernisé du “papa m’a dit” devenu le surnom de Jean-Christophe Mitterrand à une autre époque, sous une autre cour.

Une séquence réussie (vidéo 1) grâce à l’utilisation du trio gagnant du pathos, des expressions ciselées et d’une mise à nu. Ce que Francis Brochet dans Le Progrès décrypte avec talent : “En cinq minutes à peine, Jean Sarkozy nous a tout fait : l’innocent persécuté, le fils obéissant, l’élu dévoué à ses électeurs, l’homme blessé, le jeune mûri dans l’épreuve, le politique porteur d’une ambition. Du très grand art. Son père en plus blond, plus jeune et plus calme“.

Dindons de la farce, les courtisans qui s’étaient livrés au concours de celui qui justifiera le mieux l’injustifiable vont devoir changer de vocalise (vidéo 4). La partition est déjà prête, dévoilée par Frédéric Lefebvre (vidéo 5) sur France 2 : “Je crois que les millions de Français qui l’ont écouté aujourd’hui ont compris ce soir pour quelle raison la majorité UMP-Nouveau centre du département était derrière lui et considère qu’il a parfaitement la légitimité, la maturité, il en a fait la preuve ce soir, pour être candidat”. Mais après tout, comme disait Edgar Faure, “ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent“.

On peut bien sûr en sourire et se féliciter du recul du château (vidéo 2), la vigilance doit pourtant rester de mise. Là encore, on connaît la musique. Les gueux  agitent les fourches, le carrosse passe.

Preuve que la série est loin d’être terminée, ce matin les locaux du conseil général des Hauts-de-Seine à Nanterre est en état de siège. Du jamais vu dans les annales du département selon Le Parisien. Un dispositif de sécurité sans précédent est déployé. Les entrées sont soigneusement filtrées de façon à assurer la présence de supporters de Jean Sarkozy. La recherche de la maîtrise de l’image encore et toujours.

Tout aussi intéressante, la mise en garde de Pierre Mansat, adjoint communiste au maire de Paris et administrateur de l’Epad qui explique que “ la particularité du 4 décembre, c’est tout autant la désignation du président du conseil administration de l’Epad, que le jour d’examen du plan financier” . Or selon l’élu communiste, les finances de l’Epad sont délabrées (cf vidéo 3). La fusion projetée avec l’Esa aurait pour objectif de renflouer le système et surtout de le conserver dans le giron du “clan du 92″. Le 92, décidemment un feuilleton passionnant.

Crédit photo : Wikipédia

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