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L’expérience Antichrist

Publié le 24 octobre 2009 par Epicure
Antichrist

Je sais que c’est frustrant à lire, mais tout ce que je peux vous donner comme appréciation du désormais-culte Antichrist de Lars Von Trier c’est : je ne sais pas. Pas encore en tout cas.

Au sortir de la projection à guichet fermé offerte dans le cadre du volet québécois du Festival du nouveau cinéma - le film sort officiellement en salle le 13 novembre - un peu tout le monde se regardait, ne sachant trop quoi dire. C’est qu’Antichrist est plutôt déstabilisant.

D’abord, sachez qu’Antichrist n’est pas un film d’horreur. Les distributeurs tentent de nous vendre le film de cette manière mais ils vont décevoir tous les purs et durs du genre. Antichrist est d’abord et avant tout une étude psychologique surréaliste placardée de symbolisme. L’horreur, si on peut s’exprimer ainsi, vient surtout des quelques scènes de violence graphiques que Von Trier nous fait subir. Et le verbe est faible, les copains.

Le film met en vedette Willem Dafoe et Charlotte Gainsbourg jouant un couple qui tente de se remettre de la mort tragique de leur unique enfant. En fait, la femme ne s’en remet pas. Elle souffre de dépression profonde et est rongée par la culpabilité. Son mari, psychologue, entreprend de la remettre sur pied en l’amenant à Eden, une forêt dans laquelle s’est retirée sa femme quelques mois auparavant avec son enfant pour y terminer son mémoire de maîtrise. Et c’est là que la merde rencontre le ventilo.

Charlotte Gainsbourg est incroyable dans ce film. On dit qu’elle ne voulait plus rien savoir du réalisateur à la fin de la production et on peut sentir sur certaines scènes que Von Trier a dû la pousser à bout pour obtenir le degré de jeu qu’il désirait. Laissez-moi vous dire que c’est drôlement réussi. Charlotte est d’une intensité que j’ai rarement senti chez un(e) acteur(actrice), au point de créer le malaise à plusieurs reprises.

Chapeau aussi au directeur photo Anthony Dod Mantle et au directeur artistique Tim Pannen pour des images d’une beauté iréelle. Les premières minutes du film, tournées au super ralenti, sont particulièrement magnifiques.

Reste que le film demeure terriblement austère. Il laisse souvent perplexe et frustre même à quelques endroits. Son rythme lent risque aussi d’en lasser quelques-uns. Mais à cela je répond :  c’est un Von Trier! Pas à un film conventionnel construit à l’américaine et où toutes les réponses sont données dans les 10 dernières minutes!

Bref, Antichrist est-il un bon film? J’sais toujours pas. Doit-il être vu? Absolument. Antichrist est une oeuvre singulière qu’il ne faut absolument pas rater. Pour emprunter le cliché poilu et poussiéreux, on n’y va pas pour voir un film; on y va pour vivre une expérience. Et toute une!


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