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Un Premier Siècle d'Amour

Publié le 24 octobre 2009 par Morrighan
Merci à
Ulike.net qui m'a permis de découvrir ce livre de Pierre Hugo dans le cadre des Chroniques de la rentrée littéraire et ainsi me donner l'opportunité de participer à un défi d'envergure ! Pour en savoir plus, une visite s'impose.


Difficile de se faire un prénom quand on a un arrière-arrière-grand-père aussi illustre. Si vous vous êtes posés la même question que moi, la réponse est oui ! Pierre et Victor – qu’ils m’excusent cette familiarité – sont bien parents.
Déjà l’auteur de trois ouvrages (dont une biographie familiale), Pierre Hugo nous entraîne ici dans un conte mystique œcuménique, mais avant tout poétique.
« Dieu est amour ! Dieu est grand ! Dieu est unique !… » m’a-t-on enseigné dans mon enfance. Mais en ce début de troisième millénaire, Dieu est consterné, presque découragé, et se pose des questions (oui, lui aussi ! N’est-ce point rassurant ?). Le rapport que l’on vient de lui remettre sur l’année 2001 n’est que haine, violence et sectarisme : les attentats du 11 septembre sont le point d’orgue d’un monde parti à la dérive. Un monde qu’il avait créé à son image mais qui n’est plus que le reflet du Mal.
Dieu décide alors d’envoyer sur Terre l’un de ces anges, Yahoud, avec pour mission (impossible ?) de réunir dans la paix les trois religions monothéistes que sont les religions juive, musulmane et chrétienne pour faire de ce nouveau siècle, Un Premier Siècle d’Amour.
Yahoud est un petit ange plein d’humour, intelligent et spontané, parfois indiscipliné et critique à l’égard de Dieu, mais toujours respectueux, et relativement jaloux de la notoriété de son homologue, Gabriel. Pour résumer, il nous ressemble, avec nos qualités et nos défauts, et il en devient si attachant que l’on se prend à rêver que sa mission réussisse.
Pour cela, il doit d’abord s’appliquer à comprendre : comprendre comment les prophéties d’amour se sont mues en discours de haine, comprendre quelles erreurs ont été commises, et malheureusement répétées dans l’Histoire, comprendre pourquoi l’Homme ne voit plus avec son cœur…
« L’homme peut admirer une des petites étoiles que vous avez rangées aux confins du cosmos, mais il ne voit pas son voisin qui pleure dans la même rue que lui. »
Sa mission va l’amener à voyager dans le temps et l’espace : de l’Egypte des Pharaons au siège de l’ONU à New York, de Florence à Genève en passant par l’Irlande, du Purgatoire au Paradis. Ses voyages vont être à l’origine de rencontres enrichissantes qui vont nourrir sa réflexion et l’aider à trouver des réponses à ses questions.
Ainsi, de ces discussions avec Akhenaton, les philosophes Socrate et Jean Guitton, l’écrivain Victor Hugo (tiens donc ?), et de ses concertations avec Saint Pierre, l’Apôtre Jean, la Sainte Vierge Marie et les quatre prophètes Abraham, Moïse, Jésus et Mahomet, va naître le « Projet Yahoud », projet ambitieux, s’il en est, qui va engendrer de profondes remises en cause et avoir des résultats inattendus.
Tenter de résoudre une équation dont l’être humain est la variable découragerait les plus grands mathématiciens ; si les voies de Dieu sont impénétrables, celles de l’Homme sont…imprévisibles.
« Il y a, sur Terre, des hommes extraordinaires. C’est malheureusement ceux que l’on écoute le moins. »
Le thème du roman pourrait en rebuter certains : je pense notamment aux croyants manquant de tolérance et de recul sur le sujet, ou à l’opposé, aux athés qui ne concevraient pas de s’attarder sur une histoire qui repose sur une doctrine qu’ils réfutent.
Mais le style rythmé et moderne de Pierre Hugo (phrases courtes, nombreux dialogues, narration à la première personne par le sympathique Yahoud ) permet différents niveaux de lecture : réflexion religieuse et/ou philosophique pour les uns, conte fantastique pour les autres. Mais pour tous, une lecture divertissante, grâce à une bonne dose d’humour et un soupçon de suspense quand à l’issue du « Projet Yahoud ».
Pour finir, ma citation préférée du livre (qui n’engage que moi) :
« - Jésus ! J’ai passé trop de siècles sur la Terre pour ignorer qu’elle a toujours été gouvernée par les femmes et qu’elles ont toujours eu la subtilité de faire croire aux hommes que ce sont eux qui la dirigeaient. »
Décidément, j’aime beaucoup ce petit Yahoud.


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