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Les chiens ne polluent pas que les trottoirs

Publié le 26 octobre 2009 par François Collette

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Robert et Brenda Vale, un couple d’écrivains néo-zélandais très concerné par l’écologie et le développement durable, viennent de jeter un fameux pavé dans la mare au travers de leur livre Time to Eat the Dog: The Real Guide to Sustainable Living (L’heure de manger le chien: le vrai guide pour un mode de vie durable), en déclarant que l’impact environnemental d’un chien de taille moyenne était largement supérieur à celui d’une… Toyoyta 4×4 Land Cruiser.

Cette comparaison d’apparence audacieuse - mais implacable pour les auteurs - devrait au moins nous interpeller, même si a priori elle ne crée qu’une curiosité (parfois amusée) chez la plupart d’entre nous. Ces deux personnages sont loin d’être des farfelus puisqu’ils sont aussi professeurs d’architecture à l’Université d’Auckland.

Pour arriver à ce constat, Robert et Brenda ont calculé l’empreinte écologique (voir la définition ci-dessous) des chiens, des chats et autres animaux de compagnie, en fonction des ingrédients présents dans leurs rations alimentaires et, subséquemment, de l’espace nécessaire à la production de ceux-ci, considérant qu’un hectare de terre peut produire environ 135 giga joules d’énergie par an.

Il faut 43,3 m² pour produire un kilo de poulet par an, beaucoup plus pour un kilo de boeuf ou de veau, et 13,4 m² pour produire un kilo de céréales. En moyenne, un chien consommerait, selon les auteurs, 164 kilos de viande et 95 kilos de céréales par an. Pour entretenir un gros chien comme un berger allemand ou un labrador, on arriverait ainsi à l’équivalent de 1,1 hectare.

Comparé à l’impact environnemental d’un véhicule 4×4, un objet emblématique dont la pollution fait jaser ceux qui n’en ont pas, ce chiffre prend tout son sens. Voyez plutôt : une Toyota Land Cruiser parcourant 9.500 km sur un an utiliserait en effet durant cette période 55,1 giga joules (englobant la construction, l’entretien et le carburant), ce qui porte son empreinte écologique à 0,41 hectares, soit 2,5 fois moins qu’un grand chien.

Sachez aussi que l’alimentation d’un chat nécessiterait 0.15 ha (un peu moins qu’une VW Golf), celle d’un hamster 0.014 ha (la moitié moins qu’une télé plasma) et celle d’in poisson rouge: 0.00034 ha, l’équivalent de deux téléphones portables.

L’intérêt de cette analyse (que les détracteurs jugeront empirique sinon simpliste) est de nous faire réfléchir. Posséder un animal de compagnie n’est pas anodin sur le plan environnemental car il a un impact important sur le climat. Quand on sait qu’il y a autant sinon plus de chiens et de chats que de voitures dans nos pays, ces chiffres donnent le vertige. 

Cet avertissement ne sera malheureusement qu’un coup d’épée dans l’eau tant les gens, soutenus par un marketing d’enfer, sont liés à leur animal… et à leur voiture. Pas de panique pour les deux ou trois multinationales qui noyautent le juteux marché des animaux de compagnie.

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Pour en savoir un peu plus sur des expressions « médiatiques » souvent galvaudées et connaître la différence entre « empreinte écologique » et « empreinte carbone »:

Empreinte écologique :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Empreinte_%C3%A9cologique

Empreinte carbone :
http://www.dictionnaire-environnement.com/empreinte_carbone_ID5435.html

Bilan personnel carbone :
http://www.bilancarbonepersonnel.org/


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