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Lucky Luke

Publié le 27 octobre 2009 par Mg

Mais quelle mouche a piqué Jean Dujardin? On le croyait sorti de l’ornière, banni des mauvais films, après une Contre Enquête parfaitement sombre, et des OSS délicieusement drôles. C’était tout juste si on ne prenait pas Brice de Nice pour son au-revoir attendri à sa période télé, un film raté sans véritable raison qui avait pour point fort de faire vivre un personnage culte. Et bien non, se reprenant James Huth en plein poire, notre Jean national, dont on connaît le talent, se gaufre largement dans une adaptation qui n’en a que le nom.

Alors oui, James Huth et Dujardin sont potes, et c’est sans doute là que ça a joué. L’attrait de voir l’ex-futur-OSS en cowboy solitaire était reluisant. Encore fallait il quelqu’un derrière la barre pour éviter le recyclage des premiers films sur le cowboy.. devenu parodiques. Que nenni, on le sentait dès les bandes annonces et on s’y engouffre en plein dès le départ : ne cherchez pas Lucky Luke ici, mais plutôt Brice de Nice au pays des cactus. Dujardin nous fait du Dujardin, et ressort à plein son personnage de surfeur amoché, ici recyclé en cowboy un peu idiot mais belle gachette. Dommage, autour de lui gravite une galerie d’acteurs plutôt jouasse, ravi d’être là, mais bénéficiant de personnages bâclés qui ne servent aux auteurs qu’à justifier l’aventure (oui, on retrouve les grands ennemis de Luke, mais sans grande ingéniosité). On ne précisera pas l’absence d’idées d’un scénario qui n’a que pour seul mérite d’avoir une ossature porteuse (porteuse du film, mais en bien maigre..) d’un énorme capharnaüm visuel et décoratif à outrance, oscillant entre la pub pour Peugeot et l’imagination débridée genre new-look sous acide (voir le final).

Et c’est regrettable car les moyens sont là, les acteurs aussi ; Daniel Prévost (absent), Mickael Youn (drôle, lui), Alexandra Lamy (potiche), Sylvie Testud (maquillée), Melvil Poupaud (qui hérite malgré lui d’un rôle lourd, très lourd). Seul Jean-François Balmer s’en sort avec les mentions. Dans tout ça, on ne sait où se promener, avec certes une ambiance western de pacotilles, des références à la bande dessinée qui font mal, un héros méconnaissable (raconter les origines, on s’en moque, le voir rire ou pleurer désensibilise le héros solitaire au flegme quasi britannique..). Si tout l’argent a été mis sur le lieu de tournage, l’Argentine, et les décors, il aurait mieux fallu le mettre dans quelques combats au pistolet, et se la jouer plus humble. A trop en faire, Huth plonge son film dans une mélasse incongru où on ne reconnaît rien, et où les scènes se succèdent sans vraiment de logique. Bilan, même la scène bonus du générique ne fait pas sourire. Et James Huth descend de niveau à chaque film.. Où est le réal’ de Serial Lover??


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