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Casanegra - De Nour-Eddine Lakhmari

Par Kilucru
Casanegra - De Nour-Eddine Lakhmari
Casanegra
Réalisation de
Nour-Eddine Lakhmari
Avec Omar Lotfi (Adil), Anas El Baz (Karim), Mohamed Benbrahim (Zrirek), Ghita Tazi (Nabila), Driss Rhouke (le beau-père), Haitham Idrissi (Haitham la tortue)...
Synopsis
Casablanca la ville blanche n'est pas une réalité pour tout le monde. Adil et Karim en savent quelque chose, le premier soutire l'argent de deux gamins vendeurs de cigarettes au détail, le second rêve de Malmö, une ville suédoise d'où son oncle lui a envoyé une carte postale véritable image d'Epinal d'un pays idyllique. Mais leur quotidien c'est surtout la rue et les courses-poursuites avec les forces de l'ordre bien déterminée à chasser tous trafics illégaux. Alors qu'Adil s'occupe de son père devenu impotent à cause de son travail et de sa jeune soeur étudiante, Karim rentre tous les soirs la peur au ventre à cause de son beau-père alcoolique et violent. Loin d'une ville fantasmée par les récits de voyage, Casablanca devient sous les yeux des deux jeunes hommes Casanegra, la ville noire d'où l'on ne peut s'extirper. Une vie tragique menée au jour le jour sans jamais savoir de quoi demain sera fait jusqu'au jour où Adil tombe amoureux d'une vendeuse d'objets d'art.(Source Excessif.Com )°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Le Maroc, Casablanca, la ville blanche, là où peut- être plus qu’ailleurs il advient de survivre, pour les deux jeunes gens comme pour un grand nombre d’enfants des rues. Ces enfants qui vendent à la sauvette des cartouches de cigarette pour le compte Karim alors que Adil cherche à écouler des cartes bancaires (volées ?) pour financer son voyage !
La casa des cités à l’écart du centre, avenues désertes et pas spécialement proprettes, où de temps en temps dans un raffut de sirène la police débarque cherchant à choper ces p’tits vendeurs sauvages.
Ce Casa pas net nos deux amis le surnomme Casanegro, Là où l’un doit s’occuper de son père démoli par des années de labeur indécent pour un patron esclavagiste, là où le second assiste presque chaque au spectacle d’un père bourré, qui s’en prend violement à sa mère. Un soir n’y tenant plus Adil de rage lui brule sa voiture.
Le point commun de cette jeunesse, de ses deux amis ne pas accepter le présent, la vie qu’on leur promet. ..Et comme on les comprend !
Le soir reste le plaisir de trainer en descendant des bières, de monter sur les toits admirer la cité blanche, de se sentir là haut maitre du monde, remplis d’une amitié invincible.
Le plaisir aussi de tomber amoureux ainsi de Karim pour les beaux yeux d’une belle antiquaire !
A coté d’eux évoluent deux mondes distincts, Zrirek digne représentant de la pègre locale, extorsion de fonds sous prétexte de protection, et gare aux mauvais payeurs, il manie la perceuse sans fil comme personne. Son projet utiliser les deux garçons sur un coup en or (Oui ceux dont on doit toujours se méfier..).
Zrirek nous fait pénétrer dans le Casa des bars, là où l’on vous sert de l’alcool sur fond de karaoké magrébin. Dans les rues de Casa trainent aussi les poubelles pas ramassées, les déchets, les clodos éméchés et oui même dans un pays majoritairement musulman.
Zrirek confie aussi à Karim et Adil une mission test avant le grand coup, récupérer une somme d’argent, chez un récalcitrant, là nos deux amis tomberons dans le Casablanca du luxe, le casa occidental, écœurant de trop de richesse étalée, et de perversité quasi maladive.
Casanegra - De Nour-Eddine Lakhmari
Quand à l’épreuve finale, le coup proprement dit, vous comprendrez que je garde le silence, cela repose sur une question chevaline. ..Quand à vous donner l’arrivée… !
Voila le film repose sur une image bien travaillé, c’est beau Casa la nuit ! Surtout vue des toits !Une interprétation tout à fait plaisante, et enfin il s’agit quand même d’un hymne à l’amitié, à l’amour. ..des belles antiquaires.. et des tortues !
Un presque polar léger, comme tout bon polar symbole d’une certaine réalité et miroir de son présent. Une œuvre, une fiction certes mais qu’évite pas les points sensibles telle la situation économique désastreuse pour certains qui n’ont que la rue ou les mœurs entre traditionnalisme et modernité...le futur est en route gaffe à ne pas se tromper de chemin !
Bref j’ai plus qu’apprécié cette petite escapade In Casablanca/Negra ..et ce délicat fumet de Tajine....Délicious !
AFRIK.COM "..Leurs emmerdes, leurs peurs, leurs égarements sont filmés avec délicatesse et une géniale esthétique photographique par le réalisateur marocain Nour-Eddine Lakhmari. Le cinéaste a su créer une atmosphère unique dans son deuxième long métrage, subtil mélange de thriller et de drame social, dont Casablanca est aussi un personnage à part entière. Lakhmari la montre dans une lumière blafarde à l’aube, scrute ses ruelles sombres où des petits drames ordinaires se déroulent..."
Excessif.Com "..La jeunesse marocaine fait ainsi front à la misère, au manque de travail mais aussi au manque de perspectives en choisissant la voie du vol ou de la malhonnêteté, non pas par choix idéologique mais par obligation de survie. Et lorsque le parrain du coin s'intéresse à eux, les deux jeunes hommes réagissent différemment. Adil, plus sage et mieux cultivé, comprend que s'associer avec le malfrat c'est s'associer avec le diable et que tôt ou tard cela se retournera contre eux. Karim au contraire ne voit que l'argent facile qu'il leur propose. Pourtant cet univers va se révéler violent et dangereux. Adil et Karim n'ont pas vraiment l'étoffe de malfrats et seules leurs préoccupations envers leur famille les font marcher sur un terrain miné. .."
CritiKat.Com "...C’était une bonne idée de partir d’un constat – la sclérose de jeunes Marocains à Casablanca, l’envie de partir, le rêve de la grande vie – et de ne pas suivre le chemin du drame social, patiné à force d’être emprunté. Casanegra, dès le générique où les longues façades qui surplombent la nuit calme sont enveloppées d’une trompette Burmanienne, s’affiche comme un polar très noir. De fait littéralement (il y fait presque toujours sombre et étouffant), et heureusement, car seule la nuit échappe parfois au ridicule qui imprègne chaque parcelle du film..."
Le Monde.Fr - "Casanegra" : Casablanca à la sauce noire

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