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Guy Môquet

Par Daniel Valdenaire

J’arrive après la bataille, mais la lecture ou plutôt la non-lecture de la lettre de Guy Môquet m’amène à me poser plusieurs questions.

Bien que, personnellement, je sois favorable à sa lecture, je comprends tout à fait que cela puisse poser des problèmes de perception de la part des élèves, des enseignants, des gens qui ont connu cette époque. Ma première réflexion concerne notre façon de vivre.

Nous vivons, et ce en particulier grâce en Europe dans un pays où chaque individu est assuré de la sécurité. Nous vivons en paix, c’est- à- dire que notre intégrité physique n’est pas remise en cause.

Ce point, par son évidence, peut paraître banal, mais il est essentiel si l’on veut comprendre le comportement humain. L’être humain évoluant dans un milieu sécurisé comme le nôtre place ses priorités différemment de celui dont la vie est en danger à chaque instant. Non seulement la sienne, mais celle des autres. Il entre alors dans un cycle de survie qui l’entraîne à accomplir des actions qui peuvent être héroïques ou au contraire lâches.

Sa démarche psychologique repose alors sur des convictions profondes qui englobent l’homme mais aussi le pays.

La notion de pays, de territoire devient alors une priorité qu’il faut préserver, qu’il faut défendre. Et pour cela, nombreux ont été les hommes qui se sont révélés des héros. Ils sont allés chercher au plus profond d’eux-mêmes une motivation, une force qui de nos jours n’est plus stimulée parce que nous vivons dans une région en paix.

Quelles sont les occasions, de nos jours, d’accomplir un acte héroïque ?

Transposer les actes de Guy Môquet à nos jours ne veut rien dire. C‘est le contexte qui a fait Guy Môquet.

Comme de nos jours c’est le contexte qui fait ce que nous sommes.

Cette journée était l’occasion d’expliquer que l’homme réagit en fonction du contexte dans lequel il vit.

D’expliquer que ce contexte peut changer. D’expliquer que la sécurité est un combat de tous les jours.

D’expliquer que des millions de personnes dans le monde vivent dans l’insécurité et doivent, à chaque instant, faire appel à leur instinct de survie.

Avoir banalisé cette journée pour des raisons bassement politicienne est une démonstration frappante du contexte dans lequel nous vivons.


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