Magazine Journal intime

Solo

Par Crapulax

carteDemain, je pars vers le Cap Vert à 800 milles d’ici. Belle tirée pour une deuxième navigation en solitaire. Ma première expérience du genre se limite à un modeste La Ciotat-Toulon sur Salute, mon précédent et premier voilier de 6m, il y a plus de 10 ans déjà. Changement d’échelle à tout point de vue donc.
A ma demande, Bach Yen est en effet rentrée en France. Avec elle, les enfants dont je ne peux de toutes façons m’occuper seul sur un bateau qui navigue. Nous mesurions parfaitement la chance rare et les risques de cette vie si particulière. Nous en ressortirions plus unis que jamais ou chacun de notre côté sinon. Certes, la préparation et les débuts n’ont pas été simples mais nous étions en train d’en récolter pleinement les fruits. Rien ne semblait plus pouvoir nous atteindre. C’est ce que je croyais en tous cas…
Je n’avais juste pas imaginé qu’une bourde aussi sordide et soigneusement enterrée choisirait cette période bénie pour me sonner, démolir en un seul instant ce bel édifice et puis enfin, attiser des incompréhensions non apurées. Un mois à tenter ensemble de rafistoler notre couple endommagé n’a rien donné malgré quelques rémissions aussi temporaires que trompeuses. Une séparation à durée indéterminée est devenue la seule option vivable. Les enfants ont retrouvé avec joie leurs cousins, leurs grands-parents, le parc, les chevaux. Ils vont bien et c’est tout ce qui compte.
Détestable escale décidément que La Palmas où la fameuse loi de Murphy m’a occasionné un maximum d’emmerdes pour me laisser y moisir le plus longtemps possible. Je ne déborde pas d’enthousiasme à la perspective de passer du voyage en famille à l’errance en solo mais il faudra du temps pour y voir clair. Au moins, sur Galapiat qui à pris tout à coup des allures de Xanadu trop grand pour moi seul, je suis chez moi. Je m’y sens bien mieux que n’importe où ailleurs, même maintenant. Merci aux proches et aux copains de mouillage d’avoir grandement aidé à endiguer ma colère ravageuse et peu propice à calmer la crise.

Une petite semaine en mer, en tête à tête avec ce bon vieux canot devrait me faire grand bien. L’occasion d’une expérience initiatique que certains adorent, que d’autres se promettent de ne plus jamais renouveler. J’appréhende un peu, juste ce qu’il faut je crois. Ce n’est pas une obligation car les équipiers à la recherche d’embarquement immédiat abondent. J’en ai juste envie. Je suis prêt.


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