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Les président-dictateurs en goguette

Publié le 29 octobre 2009 par Oldchaps

La notion de démocratie, terme ô combien sublimé, est le passeport de bonne conduite souvent décerné par l'Europe et les Etats-unis, au nom de ses valeurs au reste du monde. C'est au nom d'elle que l'occident essaye d'imposer sa vox-democratia, dans des pays comme l'Irak ou l'afghanistan. Et pourtant même si nous sentons tous que cette notion, très souvent idéalisée, est une notion très relative, nous n'arrivons pas à nous démarquer de ce mot pour quantifier cette notion. L'herméneutique est pourtant très prolixe à son sujet, mais rien n'y fait - l'usage de ce mot nous limite à la possibilité de faire partie de ce club fermé... ou pas.

Ainsi le qualificatif de président-dictateur est un terme très souvent utilisé en Afrique pour atténuer cette notion teintée d'idéalisme à la façon Européenne.

De la relativité des choses

La cour d'appel de Paris vient d'infirmer la décision de la doyenne des juges d'instruction d'instruire la plainte de Transparence International au sujet des "biens mal acquis" par des président-dictateurs en exercice.

Nous sommes donc, avec cette décision, au coeur du système Françe-à-fricain, celui qui corrompt là-bas tout en se dédouanant ici au travers de fondations diverses et variées. Ce bizutage d'un autre age alloue des budgets à quelques-uns, privant ainsi la majorité des africains des retombées financière de ces contrats.

Ce fonctionnement spolie les africains. Personne ne pourra nier une telle évidence, sauf peut-être Monsieur Balkany, Et pourtant les politiques Français touchent très certainement des rétro-commissions, et les industriels des secteurs pétroliers, militaires et nucléaires des  contrats sans doute en dessous du prix du marché.

Me William Bourdon a beau déclarer que:

  • "Aujourd'hui c'est champagne pour l'association de malfaiteurs franco-africaine

    qui organise et tire profit du pillage des deniers publics africains"

Personne n'est dupe, la main invisible du pouvoir s'est immiscée dans cette affaire judiciaire contre l'avis des citoyens Français, et contre l'avis de la majorité Africaine silencieuse (forcément).

Cette décision inique et cynique appuyée par un gouvernement qui oublie par là même nos valeurs inscrites pourtant sur le devant de chaque mairie en France est détestable.

C'est sans doute grâce à des décisions comme celles-ci, pourtant sans relents malsains de népotisme, que nous pouvons juger que notre démocratie s'affaiblit. C'est de ce mimétisme-là et de cette proximité que se prévaut aujourd'hui notre pays pour vaincre par "rupture" toute idée allant à contre-courant de l'idéologie Elyséenne. Nous ne sortons donc pas grandi de cette décision de justice, pourtant théoriquement indépendante du pouvoir législatif. Le terme qui a fleurit, voilà quelques jours sur le web, de république bananière est finalement bien adapté à la situation.

Le niveau baisse !

Si l'on pouvait juger une démocratie à l'aune de sa capacité à effectuer une transition politique sans heurts. Si l'on pouvait juger une démocratie aux décisions judiciaires prises et enfin si l'on pouvait juger les démocraties grâce au degré de liberté d'expression de ses journalistes, il ne fait pas de doute que notre vision de ce mot serait sans doute très édulcorée, mais également tellement plus proche de la réalité. La real-politic est une pratique, le cynisme également mais ils participent à abaisser le sens premier du mot démocratie qui lui est re-lié indéfectiblement au mot liberté.


Les président-dictateurs en goguette

   La république bananière

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