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Une histoire de perdant qui gagne

Publié le 02 novembre 2009 par Dangelsteph

Le storytelling, c’est aussi du timing et… quelques autres choses encore.

Une histoire de perdant qui gagne
Connaissez-vous Howard Dean ? Non, ce n’est pas un acteur.

C’est juste l’homme qui a failli être le candidat Démocrate opposé à George Bush, avec les mêmes arguments et techniques qui ont fait gagner… Barack Obama !

Contre la guerre en Irak. Pour une couverture santé pour tous les Américains. Avec un paquet misé sur le web pour développer sa campagne. Une promesse de changement faite à l’Amérique…

Et alors ?

C’était quatre ans avant que Barack Obama ne se lance à la conquête de la Maison Blanche. Howard Dean finit 3ème des primaires du parti démocrate, après avoir été longtemps le favori pour l’investiture.
 

Mais il n’y a pas que les idées qui comptent, brutes. Il y a aussi l’histoire qui les met en musique et les rend perceptibles pour le cœur de ceux à qui elles sont présentées.

Or quelle était l’histoire d’Howard Dean : elle se résumait en quelques mots ; « je suis médecin de formation » (il était donc médecin à l’époque et l’est toujours). Il n’en a pas raconté d’autres, donc n’a pas incorporé ses idées à quelque histoire que ce soit.

Ce sera John Kerry qui partira à la défaite face à Bush.


Fin de l’histoire ?

Non, début, puisqu’Howard Dean n’en avait pas encore racontée ou incarnée.

Après la réélection de George Bush, Howard Dean décidera de réveiller son part qu’il accusera de s’être endormi. Il en prend même la tête, qu’il gardera jusqu’en 2009. Il est même à l’origine de bon nombre de choix politiques tactiques qui ont joué un rôle décisif dans l’élection de Barack Obama : la tactique du calendrier des primaires allongé, celle des 50 Etats à cibler pour gagner, des bastions conservateurs à attaquer de front…

Et aujourd’hui, il bataille en coulisses pour faire avancer la réforme obamienne du système de santé.


Qu’est-ce que cela signifie ?

Ce n’est parce que nos idées ne sont pas passées qu’il faut y renoncer. Cela signifie, au mieux, que l’on n’était pas l’homme de la situation et au pire, que nos convictions étaient mauvaises (si tant est, effectivement, qu’elles ne l’étaient pas).

Une bonne histoire est la suivante : elle raconte comment mettre en œuvre ses idées avec d’autres moyens, efficaces, que ceux que l’on avait envisagés. C’est une histoire de recherche d’efficacité, pas de prestige. Méritoire.
Et peut-être un bon point pour l’avenir : Howard Dean n’a que 60 ans, il n’est pas forcément fini…


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