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Le steampunk

Par Cinetrafic

Une majestueuse aérostation à vapeur navigant dans le ciel, une araignée d’acier déployant sa lourde mécanique sur le sol d’un passé alternatif, voici de curieux symptômes au niveau matériel pouvant relever du steampunk. Mais qu’est-ce donc que le steampunk et quelles sont ses applications, notamment au Cinéma ? Certaines considérations développées ci-dessous, complétées par une liste des films steampunk tâchent d’y répondre.

Premier élément, le steampunk, qui signifie littéralement punk à vapeur, est un terme inventé à la fin des années 70 par K. W. Jeter, un auteur californien. Ce dernier avait à l’origine proposé cette appellation sous forme de boutade, faisant écho au genre cyberpunk et s’en démarquant pour qualifier ses oeuvres littéraires, des fantaisies victoriennes qui se voulaient entre autres être la suite de La Machine à explorer le temps du renommé H. G. Wells. Cette simple dénomination allait bientôt couvrir un genre à part entière.

morlock night

Morlock Night, le premier roman de K. W. Jeter estampillé steampunk

Il est cependant relativement compliqué de qualifier le steampunk et de déterminer sa filiation. Une vision simplifiée porterait à dire qu’il s’agit d’un sous-genre de la science-fiction qui est empreint d’uchronisme, proposant une version alternative d’un passé (principalement de l’époque victorienne et industrielle du XIXème siècle) où le progrès technologique serait arrivé plus tôt. Une caractéristique qui implique bons nombres d’anachronismes, mêlant la froideur du futurisme au charme gothique de la belle époque pour un résultat des plus baroques. En quelque sorte une vision du futur n’ayant jamais existé, un passé revisité et recyclé.

Ainsi, le steampunk répond à une esthétique fortement marquée par les symboles relatifs à la grande époque de la révolution industrielle, comme par exemple les machines à vapeur et la mécanisation associées au gigantisme, la massivité du fer, de l’acier et de la fonte, adjoints par des éléments qui n’existaient pas à cette époque tels que les ordinateurs ou bien encore ce qui peut être relatif aux manipulations génétiques.

paysage steampunk

Exemple de paysage avec une atmosphère steampunk

Ceci dit, il ne faut pas limiter le steampunk à un simple élément décoratif de par le design qu’il implique. Ce dernier se veut décrire l’impact d’une mécanisation avancée, fantaisiste et de ses effets sur l’homme, qui peut alors exécuter ses rêves les plus fous. Cette expression s’est avant tout manifestée sur le plan littéraire, avant même la naissance du steampunk en tant que genre (on parle alors de proto-steampunk), avant de s’étendre à d’autres formes d’expressions dont le Cinéma fait partie en toute logique.

En effet, le septième art possède l’avantage de mettre en images et en mouvements des univers fortement marqués d’une esthétique particulière, avec des films plus ou moins explicitement liés au genre steampunk. Ainsi l’adaptation cinématographique de 20 000 Lieues sous les mers de Richard Fleischer peut être associée au genre, avec un film où le Nautilus, véritable machine baroque sous forme de sous-marin futuriste du passé, constitue le principal protagoniste, celui-là même permettant au capitaine Nemo et à son équipage de vivre des expériences jusque-là inédites.

Le manga constitue également un terrain favorable au steampunk, avec Steamboy de Katsuhiro Otomo comme exemple le plus représentatif, qui situe l’histoire dans une Angleterre du XIXème siècle revisitée et faisant honneur à des machines à vapeur plus extravagantes les unes que les autres. Certains films d’animation issus du studio Ghibli tels que Le Château dans le ciel ou bien encore Le Château ambulant  d’Hayao Miyazaki reprennent également des éléments propres au steampunk mis en scène dans des univers parallèles et fictifs.

steamboy

Affiche du film d'animation Steamboy

Enfin, le Cinéma compte beaucoup de films reprenant des codes du genre sans pour autant entièrement appartenir à ce dernier, en tout cas aux yeux des puristes en la matière. Ceci est par exemple le cas dans l’univers des films de Jean-Pierre Jeunet, avec des atmosphères détachées du réel, à la manière de La Cité des enfants perdus dont on devine l’emprunt esthétique au steampunk, ou bien encore Delicatessen où des références sont opérées ça et là de manière plus anecdotique, notamment via certains gadgets pouvant être estampillés steampunk (comme par exemple le fameux détecteur de conneries).

cité enfants perdus

Image extraite de La Cité des enfants perdus

Il est ainsi concevable d’agréger un certain nombre d’oeuvres cinématographiques autour du steampunk selon certains critères, qu’elles soient plus ou moins proches de ce courant, qu’elles s’en réclament ouvertement ou pas ; et qu’il est possible de retrouver sur la liste des films steampunk publiée sur Cinetrafic.


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