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Comment la censure sévit dans le débat sur l'identité nationale

Publié le 02 novembre 2009 par Gillesp
J'ai publié ce matin vers 11h30 un message de quelques phrases reprenant la question des droits de l'homme. Je ne l'ai pas sauvegardé, mais ça devait ressembler à la chose suivante :
Les valeurs républicaines doivent être celles de la tolérance et de l'ouverture, telles qu'elles sont énoncées dans la Déclaration universelle des droits de l'homme. La France est-elle pour autant la patrie des droits de l'homme ? C'est un fantasme plus qu'une réalité puisque la France écope chaque année d'une trentaine de condamnations de la Cour Européenne des droits de l'homme. La promotion de ces valeurs doit fonder les démocraties modernes !

Je suis allé vérifier ce soir si ma prose avait échappé à la censure de la modération. Il n'en est rien !
Ce débat est consternant ! Sur le fond, si mon discours modéré n'est pas validé, alors qu'est-ce qui est vraiment attendu de ce "débat" ? Uniquement de la communication ? En effet, sur la forme, c'est méthodologiquement très faible. Il y aura certainement une analyse thématique réalisée par ordinateur, mais sur la sémantique, c'est typique de l'écoute sélective, car rien n'est fait pour assurer le minimum de délibération :
  • aucune lisibilité pour le lecteur
  • aucun commentaire possible d'une proposition écrite par une autre personne
  • les propositions sont impossibles à hiérarchiser (par un vote par exemple) et à thématiser.
  • la modération a priori n'a aucune raison d'être
C'est donc purement un défouloir. Besson ne retiendra que ce qui lui chante sans qu'on puisse lui démontrer qu'il oublie des propositions importantes. En effet, aucune hiérarchisation des priorités n'est possible sur ce site et on va vite être noyé devant le flot de propositions/avis/billets d'humeur.
Comme au Québec, le débat sur l'effet du multiculturalisme dans la conception de l'identité nationale est inéluctable. Au lieu de s'engouffrer dans un travail sérieux comme la Commission Bouchard et Taylor, Besson organise une campagne de communication. Exit la responsabilité des médias dans le problème de l'intolérance démontrée par les deux chercheurs. Évidemment, on peut parier qu'on ne retrouvera chez Besson aucune trace de leur appel à davantage de tolérance !
Je prends ce pari d'autant plus que les modérateurs semblent avoir pour consigne de ne garder que les messages patriotiques : c'est tellement plus facile ensuite pour pouvoir justifier des mesures patriotiques puisque "le peuple" le veut.
PS. Je refais un essai de poster mon message ce soir pour voir si demain il restera non-publié... Je vois que le bug d'affichage sous Firefox n'a toujours pas été corrigé non plus depuis ce matin...

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LES COMMENTAIRES (1)

Par dufourcq
posté le 09 novembre à 15:59
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Voilà mon propos qui a aussi fait l'objet d'une censure : Que signifie être français ? Si la question est posée de cette manière (identité nationale française), au moment où elle l’est et par qui l'on sait, c’est pour moi et d’abord, d’être fier de ceux qui nous représentent ici et par delà les frontières. Or, ce n’est pas le cas aujourd’hui. Si un homme d’état, au plus haut niveau, n’a pas la maîtrise de lui-même et le respect de TOUS, en renonçant à certains ‘‘privilèges’’ (faut-il énumérer des exemples ?), dans un moment très difficile pour beaucoup, on a de bonnes raisons de s’inquièter... de l’intention de ce débat. De plus, n'y a-t-il pas d'autres urgences plus "urgentes" ?

Je peux être très fier de chanter l’hymne national lorsque je me souviens de ceux qui l’ont chanté sous les balles de l’ennemi ou sous la torture pour que leurs enfants (NOUS) soient LIBRES. Je n’ai pas besoin de relire, quand il plait à celui qu’on sait, une certaine lettre. Le journal de mon grand père et sa mémoire me suffisent. Aujourd’hui, ceux qui veulent nous faire chanter la ''Marseillaise'', de force, pour cautionner leurs ‘‘intentions’’, me donne envie de... rester muet.

Je peux être très fier de notre drapeau tricolore, qui symbolise la Liberté, l’Égalité et la Fraternité, lorsqu’il est porté par ceux défendent ces mêmes valeurs. Seulement voilà ! Certains qui posent majestueusement devant ce même symbole, dans des salons couverts de brocards et d’or fin, pendant qu’une partie de l’humanité ici et ailleurs souffrent de n’avoir pas le minimum dû à tout être humain (voir les Droits de l’Homme, au sens général, bien entendu), me donne envie de... l’oublier.

La Liberté, l’Égalité et la Fraternité sont des valeurs qui fixent dans nos mémoires une exigence de plus en plus d’actualité ; mais sûrement pas, lancée, par qui l’on sait, dans l’espace médiatique, comme un leure... dont ne sont dupes, que ceux qui le veulent bien. En d’autres termes poser ce débat, aujourd’hui, par ceux qui ont la prétention de le poser est encore plus désagréable que si c’était M. Le Pen qui le proposait. C’est prendre les français en otage d’une stratégie politique, d’autant plus, quand l’actualité la plus immédiate nous démontre que ceux qui veulent nous contraindre à la fièreté de nous-mêmes, dilapident des fortunes, pour leurs propres satisfactions (sous couvert de ‘‘grandeur de la France’’), en exigeant de tous les autres (surtout les plus modestes) une ‘‘nécessaire’’ solidarité (Ben voyons !)... pendant cette ‘‘crise’’... qui ne l’est pas pour tout le monde. Si vous voulez, messieurs les ‘‘responsables’’ que nous ayons de bonnes raisons d’être sensibles à une identité dite ‘‘nationale française’’, alors... commencez par jeter aux orties votre maxime favorite et détestable : « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ! ». Autrement dit... montrez-nous l’exemple ! Et surtout soyez ... exemplaires. Evidemment, ça suppose des efforts ''surhumains'' de votre part... Chiche. En tous cas, aujourd’hui, ce débat insolent, discrédite ceux qui l’ont lancé sans aucune intention légitime.

Pour moi la seule dignité, aujourd’hui, c’est de s’atteler immédiatement à une tâche qui se résume (et va devoir se vérifier) assez simplement : « Que laisserons-nous à nos enfants ? ».

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