Magazine Concerts & Festivals

Funk Mundial

Publié le 21 avril 2009 par Cloudsleeper

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Nid & Sancy

‘Yeah Yeah Yes’

Digital Piss Factory/Bertus

Encore un truc pour dyslexique. Là ça me fait plutôt marrer. Et puis ces mixtures, ces imbroglios, les bégaiements rythmiques, les sons qui trébuchent dans les speakers, ça colle bien à la musique de ces gantois. Leur electropunk est toujours bizarre et énergique à souhait mais cette troisième plaque n’en contient pas moins de vraies compos. Qu’elles servent de toile de fond pour des expéditions punitives ou à fond la caisse dans des binge drinking parties, elles trouveront chacune un usage contondant. Disque rude et dansant, on trouve dès les premiers titres (plus opportunistes) des rythmes désarticulés à l’extrême (frisant le baile funk sur ‘Trouble At The Door’), des saccades glaciales et erratiques, des voix passées au mixer, des bumpers, slingshots… on dirait finalement une B.O customisée d’un flipper d’ère cyber-punk. Je me demande qui va se prosterner devant ce veau d’or. Tilt, à moins que ce ne soit moi, dans une nuit de biture expresse? Addiction juvénile et jackpot ce ‘YYY’… What ‘Kidzz’ want ? Noizzz ! Et moi ça me va aussi. (jd)

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Sophie Hunger

‘Monday’s Ghost’

Two Gentlemen/Universal Music

France

Suissesse âgée d’à peine 25 ans, Sophie Hunger sort son second album. Elle fait preuve déjà d’une personnalité et d’un sens de la composition fort abouti. Tout comme son pays qui est un carrefour de cultures et de langues, elle se situe aux frontières du folk et de la pop tout en étant affranchie des poncifs du genre. La guitare acoustique et la voix donne le ton de l’album doté d’arrangements de grande qualité (piano, flûte, trombone, batterie) et tout en discrétion. Une fois passé les titres pop entrainants tels que ‘Round And Round’ ou ‘The Tourist’, transparait un sens de la mélodie et un lyrisme surprenant. Écoutez surtout ces morceaux insoumis, tourmentés tels que le splendide ‘Rise And Fall’ dont le piano rappelle un air romantique classique (et les voisines de Soap and Skin) ou l’étrange ‘House Of Gods’. Le titre éponyme s’ouvre lui sur  une voix sensible et fragile pour culminer dans des voix rageuses avec en contrepoint des arrangements dramatiques… ça vous prend à la gorge et laisse des traces qui perdureront. Une belle réussite que cet album et un talent certain qui, dit-on, se confronte à la scène avec une assurance et une énergie ayant soulevé déjà bien des montagnes aux abords du lac Léman. (jd)   

Lo’Jo

‘Cosmophono’

Wagram/Triptyck

Trois ans après le véritable cirque musical de ‘Bazar Savant’, Lo’Jo ajoute un nouvel album à sa discographie déjà bien fournie. Quel que soit le disque, Lo’Jo est un tour de magie : déjà grâce à un univers musical sous-tendu par un harmonium alchimique qui dirige les compositions vers tous les nomades d’Orient ou d’Afrique (Lo’Jo est l’un des fondateurs du Festival du désert au Mali et a contribué à faire connaître Tinariwen en Europe) mais aussi par les textes de Denis Péan qui consistent en des carnets de voyage hallucinés, des poésies funambules sur des mondes dépourvus d’œillères et de frontières. Ambiances hétéroclites de cérémonies traditionnelles, de cabaret ou de fête de village, c’est également ce que nous offre ‘Cosmophono’. Si le décor d’orchestre fabuleux est toujours bien présent, l’atmosphère est moins ludique et les rythmes plus posés. De sa voix rauque et chaude, Denis Péan peut dès lors faire mieux ressortir des textes plus ciselés que jamais. (jd)

Storsveit Nix Noltes

‘Royal Family-Divorce’

Fatcat Records

Là, il faut bien que je le dise: je n’avais jamais entendu parler de ce groupe et puis, comment aurai-je pu ? Déjà ce nom imprononçable… la pire des vacheries pour les dyslexiques comme moi… et puis cette musique… Pourtant tout sauf discrète, elle nous vient d’Islande mais pas celle que vous avez déjà entendu. Une autre Islande, délocalisée entre le folk balkanique à forte trompette et le post-rock ravageur. Composé de onze musiciens, ce groupe a évidemment une densité à faire fondre la glace de tous les pôles et se dépêtre pas mal du tout dans cet exercice de fusion quelque peu grandiloquent. En ce sens, le titre le plus audacieux est peut-être ‘Winding Horo’ dont les féroces guitares sont encore alourdies par les cuivres made in Carpates tout en leur donnant un ton plus festif. Encore une autre sérénade balkanique en somme. (jd)

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Two Fingers

‘Two Fingers’

Big Dada

Un doigt amputé au cutter à l’electronica d’Amon Tobin, un autre arraché par une presse hydraulique drum’n’bass à DoubleClick (aka Joe Chapman). Tous deux rapatriés dans une clinique dernier-cri de Montréal, une greffe peu usitée est tentée afin d’affronter une frange urbaine restée hostile. Afin d’éviter tout risque de rejet par les organismes d’un public élargi, on administre à haute dose les vocals du MC londonien, Sway et on s’adjoint les services interlopes d’infirmières dancehall (Ce’Cile) et rap (Ms Jade) qui s’y connaissent en caresses manuelles. Ça a du bon ces greffes d’organes finalement : elles donnent ici un disque sombre et brutal dans une sinistre licence de technologie sonique. Les bricolages hightech d’Amon Tobin prennent un angle débraillé grâce aux beats terriblement radicaux et aux vocals du bad boy. L’économie sonore propre au rap n’est cependant pas le fort de cet album et le travail du brésilien s’en trouve parfois occulté. Néanmoins on s’amuse beaucoup grâce à une mécanique des mouvements jamais prise en défaut. Et si ces types de sons ont déjà été explorés (Timbaland), le risque de la transplantation de ces deux majeurs valait la peine car au final c’est bien Amon qui pousse plus profond encore dans un corps hip-hop souvent endoloris. Il aurait pu n’en rester qu’un... (jd)

Neil Young

‘Fork On The Road’

Reprise

Quand il n’est pas sur les routes à cachetonner les concerts à 1 millions d’euro, Neil Young s’adonne à sa passion de toujours : la bâââgnole. Amateur de trips sur highway 61 autant que de solos kilométriques, il n’est pourtant pas de ceux qui roulent en gros 4x4 crétin. C’est donc sans surprise que le vieil hippie s’est reconverti dans la route écolo en transformant une vieille Lincoln

59’

Various

Daniel Haaksman Presents

‘Funk Mundial’

Man Recordings

Il y a quelque chose de chiant avec le « Tchak ». C’est que si une fille vous plaît, il ne faut rien lui montrer et vous devez continuer à vous comporter comme si de rien n’étais. Le « Tchak », c’est une tradition, un code d’honneur valable uniquement chez les Touaregs. Heureusement pour les Brésiliens dont il est question ici car ils ont une conception des relations homme/femme et de la danse quelque peu différente, comme en témoigne le baile funk, ce style musical hyper dansant provenant tout droit des fêtes de favélas (et dont M.I.A avait donné un aperçu sur ‘Bucky Done Gun). Sortie chez les fanas du genre, Man Recordings, la compil’ ‘Funk Mundial’ donne un aperçu de tout cela : dérivé du Miami Bass et freestyle, on trouve pléthore de loop de drums électronique, auxquels sont additionnés des samples de percussions locales, des mélodies taillées en mash up et, au mieux, des paroles hargneuses qui ne parlent que de violence et de positions sexuelles inédites. Evidemment c’est des machines et ça explose, ça bouge terriblement bien notamment grâce à Crookers, Makossa Megablast, Oliver $. Do you wanna get funked up ? Quand le funk n’est pas ce qu’on croit, on finit toujours par le retrouver là où ça sent la transpiration des bas fonds. (jd)


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