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Patricia Laranco : quelques réflexions.

Par Ananda
Les mots
Interroger les mots.
Pourquoi l'on choisit celui-ci. Pourquoi l'on opte pour celui-là.
Ce que, par eux, l'on cherche à dire.
Mais le dit-on jamais vraiment ?


L'Être se justifie-t-il par le fait même d'être ?
Mérite-t - il le "pourquoi ?" ou le "pourquoi pas ?"
Et l'important n'est-il pas, en fin de compte, non pas que l'Homme s'interroge sur le pourquoi et le comment, mais qu'il s'interroge sur le pourquoi et le comment il s'interroge sur le comment et le pourquoi ?


L'Homme est un être dissocié.
Dissocié du monde et de lui-même.
C'est pour cela, sans doute, qu'il aime se regarder, s'épier dans une glace .


On n'est jamais seul, puisque, quand on l'est, on l'est avec soi-même.


Les Hommes voient et admettent rarement le bonheur qui est le leur.
Ils préfèrent souvent constater qu'il leur manque cela, ou ceci.
Ils boudent ce qu'ils ont acquis au profit de ce qui leur échappe.
Ils se complaisent, de la sorte, en une insatisfaction malsaine, qui vite fait le lit de l'envie. Ce que leur semblable (l'autre) possède leur semble toujours digne de convoîtise. Jusqu'à son altérité elle-même en soi qui leur paraît enviable.
Pourquoi les êtres ne savent-ils pas se contenter, jouir pleinement de ce qu'ils sont, ont ?
S'ils le savaient, cela n'épargnerait-il pas bien des conflits, des heurts ?


La vase des étangs gît sous les nénuphars.
(simili proverbe chinois).


Une conscience, c'est quelque chose qui se dissocie du monde pour le regarder.
C'est justement parce qu'elle s'en sent coupée (par le langage, par la pensée) qu'elle le regarde, l'analyse.
Mais se peut-il qu'un jour advienne une sorte d' hyper - conscience, une conscience dédoublée de la conscience première, qui la regarderait regarder ?


L'Homme rêve trop pour ne pas être condamné à la déception.


Toute relation entre deux êtres passe par le problème de la domination.
Deux jumeaux : il y a toujours l'un d'eux qui est le plus actif, le dominant.
Une relation amoureuse : l'amour lui-même se heurte à cet écueil. Il y en a toujours un qui aime plus que l'autre, ce qui le désavantage. Il y a la possessivité, le désir d'emprise, de contrôle. La peur de se laisser "bouffer" par la dépendance, qui signe l'état de dominé.
Pensez aussi aux comportements dans les cours de maternelle, aux "enfants leaders".
Et, pour faire bonne mesure, regardez les comportements animaux, tournez-vous vers cette fascinante science qu'est l'éthologie : souvenez-vous des "mâles dominants" et des "femelles alpha".
L'égalité est une invention jaillie de l'esprit (de la rêverie ?) de l'Homme.
La Nature et l'Homme lui-même, au fond, ignorent cette notion qui reste de l'ordre de l'utopie complète.


Quelquefois la folie peut aider la raison.
L'inverse est rarement vrai.


L'excès peut mener jusqu'au bout de la sagesse.


J'aime les enfants parce qu'ils sont toujours un peu étrangers au monde.


On se pose toujours plein de questions, sauf une : qu'est-ce que c'est qu'une question ?


Le mystère de dieu se prête à toutes les interprétations.
Mais au fond, à une beaucoup plus petite échelle, c'est aussi le cas du mystère de tout un chacun.


Le savoir, ça n'existe pas, car on n'en sait jamais assez.


La vie, à y regarder de plus près, ça n'est qu'une mort lente.


Il faut se garder des opinions trop tranchées.
Ce ne sont jamais que des tranches d'opinion.


On aime les gens beaux parce qu'ils nous procurent un plaisir visuel.
On leur est, en quelque sorte, raconnaissants de nous procurer ce plaisir.
D'où l'association, volontier faite, entre la beauté et la bonté, entre le bel aspect et la "belle âme" (qui nous leurre si fréquemment) .


Il est impossible d'être  juge et partie.
Donc nul moins que l'Homme n'est à même de se juger, de s'analyser.
La science a, certes, le mérite de chercher un maximum de recul.
Mais chacun sait que l'objectivité, même scientifique, n'existe pas.
Nous regardons, nous étudions, nous analysons, nous creusons...mais même dans ces actions nous traînons les scories de notre subjectivité, de nos limites (mentales, perceptuelles) et celles-ci constituent un prisme déformant. Même les mathématiques achoppent sur l'incomplétude de Gödel.


Aider, donner comporte un risque : celui que la personne qu'on aide, celle à laquelle on donne, se sente redevable.


Rien n'est, souvent, aussi bruyant (voire assourdissant) que le silence.


Pourquoi les femmes n'ont-elles pas le droit d'être des "affreux jojos" ?


Quelquefois, il m'arrive de songer au monde comme à une masse énorme, un énorme fouillis bouillonnant et compact, qui nous écraserait.
Quelquefois, il m'arrive de ressentir, presque physiquement, à quel point son gigantisme et son éternité m'écrabouillent.
Le monde pulse, s'enfle, bouge, pullule, il est décidément trop grand.
Quelquefois, l'on se sent noyé dans sa vitalité féroce, dans sa puissance ramassée qui défie l'imagination. Le sentiment de vide et de petitesse atteint alors son paroxysme.
Même si nous sommes censés faire partie de lui, le monde ne nous voit pas. Il ne nous repère pas, et c'est fort logique : comment le pourrait-il ?
Nous le quitterons comme nous y sommes entrés et comme nous y avons existé, stationné : sans bruit.
Notre unique linceul sera, au fond, sa monstrueuse indifférence.


L'être humain est d'humeur instable.
Je suis changeante, vous êtes changeants.
A qui se fier, dès lors que l'on ne peut même pas se fier à soi-même ?



P.Laranco.

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