Magazine Culture

Les Herbes Folles

Publié le 09 novembre 2009 par Mg

Alain Resnais. Le (pas) retraité le plus actif du cinéma français, n’a pas fini de nous étonner. Et à réunir des castings similaires à chacun de ses films (pas forcément depuis soixante ans, mais presque), il ne s’use pourtant pas. Revenant avec un prix exceptionnel de Cannes, il nous présente un paquet d’herbes folles assez surprenantes.

Décryptage. Les Herbes Folles tournent autour d’un incident de vie, un porte feuille volée. Et l’étrange relation qui se tisse entre celle qui l’a perdu (Sabine Azéma) et celui qui le retrouve (André Dussolier). Entre peur de déranger, inquiétude et curiosité, ils se croisent, se rejettent, s’apprivoisent. Le réalisateur, adaptant ici L’Incident de Christian Gailly, profite de ces occasions pour tisser une toile obscure où les comportent se décomposent, les attitudes sont étranges et l’histoire frôle le mystérieux. On est pas loin d’une ambiance lynchienne ou d’un Haneke parisien avec ces parts d’ombres et ces non-dits qui servent l’histoire pour mieux embrouiller le spectateur. Resnais en profite aussi pour s’amuser des codes du cinéma, reprenant flash backs et incrustant des morceaux de scènes, des dialogues renversés dans son récit pour mieux perdre son audience. Impression étrange d’être perdu dans un scénario sans queue ni tête, avec des semblants d’histoires, des parcelles de compréhension.

Au final, on en ressort avec une impression mitigée. L’irrationnel qui se dégage du récit n’est pas sans charme, mais assez inattendu. Les pistes empruntées au fil de l’heure et demi de film sont trop sinueuses pour ne pas décrocher de temps en temps, rendant la deuxième partie assez indigeste. Sans avoir toutes les informations à disposition, on ne peut que découvrir une partie du film. Même la narration en voix-off d’Edouard Baer reste assez confuse, volontairement maladroite et emprunt d’humour, pour conter une histoire de maladresse et d’une rencontre assez naîve. C’est aussi ça qui doit faire la magie du film, resté assez hermétique au final. Resnais ne cessera de nous surprendre en faisant après plus de cinquante ans de carrière du cinéma aussi nuancé. Encore faudra t-il y accrocher!


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mg 992 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines