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Et une chaîne entre bloggers, une !

Publié le 09 novembre 2009 par Objectifliberte
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Entre quelques posts sérieux, une petite respiration. Je réponds à un "tag" de H16, le blog anti-dépresseur - parce que pendant cette foutue crise, qu'est-ce qu'on peut bien se marrer ! - qui me demande d'exhumer mes trois premiers billets politiques. Tout dépend de ce que l'on appelle politique, d'ailleurs, mais ne pinaillons pas.
Ce blog est né fin mars 2003. Ne vous laissez pas abuser par la présence d'une page d'archives pour Janvier de cette même année, j'y ai seulement mis un post anti-daté pour y stocker le "best of" du blog.
Le tout premier post dont mes archives gardent trace est une synthèse du livre d'Hernando de Soto, "Le mystère du capital", ouvrage essentiel mais qui n'entre pas dans la définition du livre politique. Je pense toutefois que ce n'est pas le premier post que j'ai écrit, mais que que les tous premiers posts, qui datent de cette époque, ont du sauter lors du transfert de ce blog de sa première plate-forme, u-blog, vers typepad.
Le second billet dont il reste trace, le 9 avril 2003, est indubitablement politique, puisqu'il célèbre la fin du régime de Saddam Hussein, alors qu'à l'époque, la France médiatique et politique résonnait de cris anti américains, anti israéliens, traitait Tony Blair de bon chien de garde de l'Amérique Bushiste en Europe, et que les rares "dissidents" de cette pensée unique pouvant accéder aux médias, comme Alain Madelin, Arno Klarsfeld, Bernard Kouchner, Pierre Lellouche, se faisaient littéralement insulter par la bien-pensance dans notre presse gramsciste.
Ce blog fut d'ailleurs lancé non pas à la suite d'une démarche réfléchie, mais bien comme une réaction quasi impulsive à la pensée dominante anti libérale et anti atlantiste de l'époque.
Je ne dis pas que sachant tout ce que j'ai appris par la suite, je commenterais les évènements de l'époque avec le même enthousiasme, mais je ne regrette pas une seconde mon soutien à la destitution de Saddam Hussein, quand bien même la conduite de l'après chute ait été pour le moins difficile.
Plusieurs billets suivants ont traité du même sujet, n'y revenons pas.
Le 14 avril 2003, je vitupérais le soutien annoncé de Jean-Pierre Raffarin concernant un plan de sauvetage du jeu Vidéo avec l'argent du contribuable. Force est de constater que ces pratiques d'arrosage de lobbys amis avec l'argent des autres n'ont jamais été aussi répandues 6 ans plus tard.
Enfin, le 18 avril, je m'interrogeais sur la déliquescence de l'application du droit en France et tentais une première analyse des causes de cette déliquescence, dont je copie colle un extrait :

Pourquoi cette déliquescence ? Les causes sont sans doute multiples, mais la responsabilité de l'état me paraît primordiale. En France, l'état a préféré multiplier ses interventions sociales et économiques, au détriment de l'exercice de ses fonctions régaliennes.

Lorsque l'état oublie son rôle dans l'application du droit pour se concentrer sur l'interventionnisme économique et social, il engendre un certain nombre d'effet pervers:


  • La crainte pour individu de voir ses droits de propriété bafoués sans possibilité de recours efficace va stériliser sa volonté d'investir, ou de faire fructifier son capital. Dans le domaine du logement évoqué précédemment, cela se traduit par un désengagement croissant des propriétaires du marché de la location, plusieurs millions de logements seraient vides à ce jour en France... Quel gâchis de capital.
  • L'inefficacité judiciaire créée des vocations à la délinquance. L'individu évalue son espérance de gain en fonction des risques encourus, et si cela ne contrarie pas sa morale personnelle, il choisira les voies de la spoliation si elles lui semblent plus prometteuses que celles du travail.
  • Plus l'état se donne le pouvoir de redistribuer le fruit d'importantes ponctions fiscales à telle ou telle catégorie, plus il créée d'incitation au lobbying pour appartenir aux catégories bénéficiaires de ces largesses. Il en résulte une prise d'importance excessive du rapport de force entre groupes de pression et donateurs publics.
  • L'expression de ce rapport de force peut dégénérer si la justice se montre incapable de réprimer les violations des droits de propriétés qui en résultent, ce qui conduit des groupes à privilégier l'action violente pour s'approprier des avantages que leur mérite propre n'aurait pu leur procurer. Mouvements pseudo-syndicaux violents, revendications communautaristes extrémistes, terrorisme, prospèrent sur ce terrain fertile.
  • Plus ces comportements d'appropriation imméritée par pression collective sur l'état deviennent "légitimes" aux yeux d'une population anesthésiée par leur répétition, voire leur "normalisation", plus l'atteinte violente aux droits de propriété est légitimée dans l'esprit d'un nombre croissant d'individus. "Pourquoi pas moi si cela marche pour d'autres".
  • Et par conséquent, l'appareil policier-judiciaire se voit submergé par la constatation de nouveaux cas de violation de la loi, qu'il se donnera de moins en moins la peine de réprimer.

Par la faute d'un état qui ne sait plus les faire respecter, violer les droits de propriété d'autrui devient un mode d'accroissement de plus en plus ordinaire de son patrimoine.

En contrepartie, c'est la nation toute entière qui s'appauvrit, celle des "travailleurs", comme dirait l'autre, celle des artisans, des commerçants, des petits entrepreneurs, des retraités, des salariés, et de la masse silencieuse des gens honnêtes contrainte de subir en silence cet inexorable déclin des valeurs qui ont fait notre prospérité.

Réduire, voire supprimer, des pans entiers de notre "welfare state", et réaffecter une petite partie de ces moyens dans l'efficacité et l'équité de notre police et de notre justice, ne serait non pas une régression, mais une immense source de progrès social.


Mon analyse est sans doute aujourd'hui plus mûre, plus aboutie, mais sur le fond, je n'ai absolument pas changé de point de vue.
Enfin, ce retour en arrière ne serait pas complet sans la note du 14 mai 2003 intitulée "Libéralisme, définition et courants", qui reste une des notes les plus consultées de l'histoire de ce blog, même si aujourd'hui, je la re-rédigerai bien dans un sens plus percutant.
En 6 ans et demi, environ 800 notes ont été publiées, certaines dont je suis assez fier, d'autres que j'aurais préféré ne pas avoir écrites, mais il ne faut pas se cacher ses erreurs, juste plutôt en tirer des leçons.
Me reste à Tagguer d'autres blogueurs pour perpétuer la chaine. Pas facile.
Au hasard: Aurélien Véron, président du PLD, Jean-Paul Oury, qui vient de rebaptiser son blog, et le délicieusement réac' Franck Boizard.
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