Quand Besson s’enfonce

Eric Besson, fidèle à la stratégie sarkozienne de ciblage marketing, communique tous azimuts. D’un côté il lance son débat sur l’identité nationale, qui semble faire flop du côté des citoyens qui ne s’empressent pas d’aller dans les préfectures alors que leurs problèmes sont ailleurs, de l’autre il fait semblant de mener une politique d’intégration. C’est ainsi qu’hier il a fait une conférence de presse pour présenter une allocation “parcours de réussite professionnelle” destinée aux “jeunes issus de l’immigration”. Il s’agit en fait de récompenser ceux “qui démontrent par leurs résultats scolaires une volonté exceptionnelle d’intégration” (à savoir avoir obtenu une moention bien ou très bien au bac) et “se sont engagés dans des études supérieures en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE), en institut universitaire de technologie (IUT) ou en section de techniciens supérieurs (STS)”.

On vit donc dans un monde formidable. Car on apprend dans cette conférence de presse que cela ne concernera que 200 nouveaux étudiants par an… Après tout, les autres n’ont qu’à faire preuve d’une volonté d’intégration plus exceptionnelle ! Cela ne fait que masquer le manque de soutien à tous ceux qui ont besoin d’une aide de l’Etat, qu’ils soient issus de l’immigration ou non.

Et au passage, on remarque que les universités, qui sont censées être les chouchous de ce gouvernement, sont des filières non exigeantes ou qui ne recherchent pas l’excellence, puisque selon Eric Besson, les étudiants choisis “font le choix d’une inscription dans des filières qui assurent une insertion professionnelle de qualité immédiatement (IUT, BTS) ou bien au terme de leur parcours (classes préparatoires aux grandes écoles). Nous avons voulu des filières exigeantes qui recherchent l’excellence”. Ceux qui croient encore que le gouvernement a pour projet de développer les universités en seront pour leurs frais. Et ne devront pas se tromper de bulletin de vote le jour venu…