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A l' Origine

Par Marymalo
A l' OrigineA l' OrigineAh le vrai n 'est souvent pas vraisemblable, une fois de plus le cinéma nous en donne la preuve. Comment une telle histoire a pu exister? L'explication est liée au contexte du chômage, de l'attente de tous ces gens qui sont amers, malheureux mais prêts à adhérer et à repartir au moindre signe d'espoir nous dit-on (et on peut s'inquiéter de cette facilité à s'enthousiasmer pour un sauveur). Car l'escroc au départ ne connait bien que son métier d'escroc, c'est un pro refermé sur lui-même et ses blessures, à la mine renfrognée (eh oui, il n'est même pas charismatique!); il n'est alors pas présent sur le chantier, ne déjeune pas avec ses équipes, mais le projet démarre quand même. C'est en s'intéressant aux autres qui attendent de lui d'être un père, un amant, un patron qu'il se verra autrement, recommencera à sourire et portera vraiment son projet à bout de bras (il n'a jamais eu les mots mais il trouvera les gestes, comme insistent les images où il participe aux travaux quotidiens du chantier).
Et le film est réussi malgré l'invraisemblance des faits car son réalisateur Xavier Giannoli ne s'est pas contenté de raconter un fait divers, il a voulu brosser une histoire héroïque et romanesque très cinématographique. Et il a su mener à bien trois aspects de cette histoire. D'abord un côté intimiste, en particulier la relation de Philippe avec le jeune semi-délinquant en manque de repères, que l'interprétation de François Cluzet et de Vincent Cottiers met particulièrement en valeur.
Ensuite la partie spectaculaire du grand chantier public qui est traitée parfois comme une fête, avec ses ballets de camion, ses lumières( parions qu'il révèlera quelques vocations dans les métiers des Travaux Publics) mais aussi comme des défis ( la météo, la technique) ou parfois jusqu'au drame ( mais cet épisode est à mon avis superflu, le film est déjà long...).
Et enfin l'aspect vie au quotidien des habitants d'un village, très réaliste, comme sait le faire le réalisateur qui avait su nous montrer la vie ordinaire dans Quand j' étais chanteur.
Magré ses qualités, ce film français (trop?) ambitieux sélectionné pour Cannes n'a cependant pas figuré au palmarès, devancé à juste titre par Le Ruban Blanc et le Prophète.

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