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Raoult se rétracte : principe de modération contre l'État fayot de Cohn-Bendit

Par Actualitté
Voyant que la situation lui échappe quelque peu, et qu'il ne recevra pas, comme espéré, le soutien du ministre de la Culture, le député UMP Éric Raoult, qui nous a fait tout un flan parce que Marie N'Diaye est lauréate du prix Goncourt et qu'elle n'apprécie pas Sarkozy, revient sur ses positions.
Devoir de réserve ? Plutôt principe de modération
Raoult se rétracte : principe de modération contre l'État fayot de Cohn-BenditSon fameux devoir de réserve, qu'il souhaitait instaurer pour la romancière est issu d'une erreur, puisque cette mesure est utilisée pour les préfets, et que ce n'est pas le cas de la romancière. Selon lui, il serait bon alors d'envisager un « principe de modération ».
Interrogé par l'AFP, le député espère que « lorsqu'elle sera à l'étranger pour défendre la culture française et qu'un étudiant lèvera la main en disant “est-ce que vous pensez que la France est un pays monstrueux ? » je suis persuadé que, désormais, elle utilisera les mêmes mots que mercredi matin sur Europe 1, que ses propos ont été "excessifs". Elle avait raison. Je n'ai jamais eu le souhait d'interdire la liberté d'expression à un prix Goncourt ».
Quelle modérateur, ce Raoult !
Liberté d'être proche de Sarkozy
Et de se raccrocher aux branches qui lui tombent sous la main, et celles que lui a aimablement laissées le ministre en particulier : en effet, il a dit ce qu'il avait sur le coeur, comme Frédéric Mitterrand l'en a autorisé. À savoir que « la France de Sarkozy, j'en fais partie et que j'ai pas l'impression d'être monstrueux. Quand on a une liberté d'expression, elle est pour tout le monde même pour les élus proches de Nicolas Sarkozy ».
L'UMP en soutien (tardif...)
Venu finalement en renfort, le porte-parole de l'UMP, Dominique Paillé tient à rassurer tout le monde : pas question de censurer, chose qu'il exècre, qui que ce soit, il aimerait que l'on opte pour de « la mesure ». « Je rappelle à Mme NDiaye que tout ce qui est excessif est insignifiant. Et ce qu'elle a écrit ne correspond pas à la France de Nicolas Sarkozy. C'est à cent lieues de la réalité », croit-il bon de rajouter, se fichant les pieds dans le tapis pour finir par s'allonger platement : « Dans la démocratie exemplaire de Nicolas Sarkozy, les écrits sont libres. »
Oui, libres, en effet. Et c'est tout de même la moindre des choses quand on prétend donner des leçons de démocratie dans le monde ou se poser en exemple. Mais enfin, il faut comprendre : le petit Éric « a été choqué et il l'a manifesté à sa manière ». Parce que la liberté d'expression, c'est celle de l'écrit, mais également celle du parlementaire.
Les lèche-bottes du gouvernement
Manifestement, Daniel Cohn-Bendit, serait plutôt de l'avis de notre rédaction : tout cela relève du lèche-bottisme, « dans la majorité et au gouvernement ». Sur Le Post, l'eurodéputé d'Europe Écologie assène : « Je pense qu'ils sont complètement fous ! Il ne doit y avoir aucun droit de réserve pour un intellectuel, comme pour toute autre personne. » Mais encore que l'inacceptable de Martine Aubry est « trop faible ». C'est révélateur de ce que j'appelle la « République des fayots ».
Raoult se rétracte : principe de modération contre l'État fayot de Cohn-Bendit
Et l'État fayot (ça claque !)
« Dans cette structurale pyramidale du système Sarkozy-UMP, c'est simple : ou tu es avec le chef ou tu es dehors. Si les ministres ne sont pas gentils, papa Sarko leur met une fessée ! Cela montre que Sarkozy les tient tous, de la même manière que Mitterrand tenait la gauche quand il était au pouvoir. »
Ulcéré par ce marasme, Daniel évoque « cet État fayot » (marrant nous avions choisi le même terme...). « La position d'Éric Raoult montre qu'aujourd'hui en France, tout le monde doit respecter la parole du maître Sarko et surtout ne pas le contredire ».

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