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L'identité nationale, mon village et moi (chapitre 3 : le monument aux morts)

Publié le 12 novembre 2009 par Rendez-Vous Du Patrimoine
L'identité nationale, mon village et moi (chapitre 3 : le monument aux morts)
Clichés I. Rambaud
En ces lendemains de commémoration de l'armistice du 11 novembre et comme mon dernier billet sur "l'identité nationale, mon village et moi ...." date un peu (vous remarquerez justement que j'avais commencé le feuilleton bien avant que les préfectures ne s'en occupent), bref je pense qu'après le coq et les drapeaux, il est temps d'évoquer le monument aux morts.Il s'agit d'une sorte d'obélisque situé à l'entrée du cimetière communal et donc au "sein des saints", parmi tous les morts enterrés depuis tout autour. Sur chacune des faces les inscriptions déroulent les noms des morts pour la France des deux conflits mondiaux de 14-18 et de 39-45. Restons sur la Première Guerre mondiale : 8 morts en 1914, 7 en 1915, 3 en 1916, 4 en 1917 et 8 à nouveau en 1918, soit une saignée de 30 jeunes hommes pour un modeste village, 30 comme une génération entière décimée.
L'identité nationale, mon village et moi (chapitre 3 : le monument aux morts)
Il y a là comme une fatalité gravée dans la pierre, un rythme de la mort qui enfin s'arrête, comme pour respirer un coup, repue, avant de reprendre 21 ans plus tard et de faucher à nouveau. Ces noms qui me sont familiers, parce que des vivants les portent, sont honorés pour toujours d' être ainsi morts au cours de cette tragédie. Que seraient-ils devenus sans la grande coupure de leur vie ? Paysan, maréchal-ferrant, épicier, couvreur ? Morts à 18, 20, 25 ans... Gens ordinaires.Dans tous les villages, des monuments semblables s'élèvent avec des listes semblables, des morts semblables de gens ordinaires et semblables. Une lassitude sans fin.
Peut-on considérer, 91 ans après la fin de cette guerre, que le hasard de leur mort a construit notre identité, personnelle, nationale ?Que représentent-ils pour les jeunes de 18, 20, 25 ans d'aujourd'hui, à part des ancêtres presqu'aussi lointains que ceux de la Guerre de Cent ans ?

Nous avons pourtant voulu les honorer et les noms de ces "enfants" devenus centenaires veillent aujourd'hui sur nos plus jeunes morts.

Les honorer ou leur demander pardon ?

Merci pour votre lecture ! Thank you for reading !

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